Benjamin Faucon

Depuis des siècles, des œuvres d’art disparaître sans qu’on puisse déterminer le coupable. Ainsi commence le résumer de ce roman. L’auteur imagine pour nous une guilde particulièrement bien organisée et passionnée d’art. Elle vole mais ne tue pas.
Et nous voilà engagé dans une course poursuite avec une jeune femme hautaine, ancien mannequin, et un artiste raté. Tous les deux ont un point commun, ils aiment l’art, comme nos voleurs. L’intrigue va s’intensifier quand la trahison sera au rendez-vous, nous en connaîtrons les suites dans le tome 2.
C’est un beau voyage culturel parmi l’art auquel on ne peut être insensible. Les chapitres sont courts, la lecture accessible, pas de fioritures. Attention, cela ne signifie pas que tout est simpliste et attendu. Le mystère est là. On se laisse entraîner par la plume de l’écrivain.

J’ai découvert cet auteur au cours de balades facebookiennes. J’ai eu l’opportunité de lire cet ouvrage. Je ne le regrette pas.
Quand je lis le titre de cette saga, je ne peux pas m’empêcher de penser au roman jeunesse de Marie-Aude Murail, D’Amour et de Sang, qui est un voyage à travers les époques. Là c’est un voyage à travers les arts. Ma sensibilité « artistique » n’a pas pu résister à ce voyage où j’ai appris de nombreuses choses sur l’histoire de l’art.
J’ai pu à nouveau vérifier ma théorie personnelle selon laquelle un bon roman d’une saga se passe des faits antérieurs pour sa compréhension, peu importe son rang dans la chronologie. Néanmoins, l’auteur a su semer quelques faits qui donnent envie de lire le premier tome.
Si l’art du mensonge, propre à chaque être humain, est abordé. J’ai vu un constat simple par la psychologie des divers personnages, bon ou méchant, qu’on fait tous avec les armes que la vie à bien voulu nous laisser. Ensuite on doit faire les choix qui s’imposent pour les utiliser ou non et sur la manière de les utiliser. Ça n’excuse pas certains actes mais ça rend les méchants plus humains et nous perd dans l’enquête qui est menée. Qui manipule qui ? Qui profite que qui ? Qui résiste réellement à la tentation de la facilité ?
J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’intrigue. Nous avons le point de vue de nombreux personnages et ce n’est pas évident quand on n’a pas l’habitude. J’ai eu la même difficulté avec la horde du contrevent de Damasio où les protagonistes parlent d’une même voix au final. Comme pour d’autres thrillers, je me suis finalement laisser prendre au jeu de l’enquête. On suit les différentes voix des personnages avec plaisir.
Ce qui compte ce n’est pas la résolution du problème mais la manière dont les événements se déroulent en ce qui me concerne. Après c’est selon chacun. A vous de découvrir ce roman et de partir voyager en Europe sur la trace de la Guilde.
Benjamin Faucon avance les pièces de son jeu d’échec à la manière de Diderot dans Le neveu de Rameau. Le thème du carnaval est bien sûr omniprésent. Les rois sont fous, les fous sont rois et les identités sont brouillées.
Quand le masque tombera-t-il ?

Quand j’avais lu la voix de la terre de Bernard Werber, je m’étais demandé où il était allé pêcher ses idées pour concevoir ses micro-humains. En découvrant ce premier opus de cette série, j’ai appris l’existence des théories alternatives en ce qui concerne l’évolution de l’espèce humaine.
Le héros est un enseignant-chercheur en archéologie qui a perdu l’estime de lui-même à cause des théories alternatives imposées par son défunt maître de thèse. (Le nom du doyen de l’université a d’ailleurs le même que celui d’un personnage canado-suisse de la série « D’art et de sang », y a-t-il un lien de parenté ?). En découvrant un message caché, un soir de désespoir, il va réaliser le gâchis de sa vie. Il va décider de se ressaisir de mener l’enquête. Une passionnante aventure va le sortir de sa léthargie.
Il s’agit là d’une enquête archéologique qui met en lumière le problème que causent les « pilleurs de tombes » et leurs commanditaires. Pour briller quelques instants, ils sont prêts à mettre en danger des populations et leur patrimoine. On rencontre un manque de respect vis-à-vis de la culture d’autrui.
Une manière simple et imaginative de s’intéresser au travail des archéologues et de trouver des pistes pour se cultiver d’avantage et s’interroger sur notre passé, notre présent et notre future. Une bonne introduction aux ouvrages de Bernard Werber pour quiconque les trouverait trop complexes.

Dans le premier opus, l’auteur avait abordé le thème des théories alternatives. Dans ce volet, il va plus loin en s’aventurant dans les méandres de la manipulation mentale et de l’utilisation des flous historiques.
Nous le savons tous, l’histoire réelle est fortement liée à nos légendes, même si ce fait est difficilement admissible. C’est d’ailleurs ce qui a permis à certains soit de justifier des horreurs commises, soit de les nier ; c’est un véritable jeu sur les incertitudes, les zones d’ombres, et sur ce que l’humain est capable de supporter.
Nous retrouvons donc Ewen Luneau en pleine forme. Il a laissé tomber l’alcool pour papillonner de femmes en femmes. Il connaît enfin la considération dans son métier. Il est invité à participer à une conférence en Inde. En visitant la ville, il réalise qu’il doit revoir tout son discours.
Cette prise de conscience anodine va le faire basculer dans une aventure incroyable. Réussira-t-il a comprendre les mécanismes de la manipulation et à les contrer ? Magie et raison sont étroitement liées. Il nous faudra démêler le vrai du faux. Il se découvrira un allié inattendu.
Si pour « Le cercle des 6 », j’avais fait le parallèle avec « La voix de la terre » de Bernard Werber, ici je ne peux m’empêcher de penser que c’est une excellente introduction à la saga des Ari Mackenzi, écrite par Henri Loevenbruck, où l’univers des sectes est décrit.
Dans le roman de Benjamin Faucon, nous trouverons les racines d’une partie du mysticisme évoqué dans « Le rasoir d’Ockham » et « Les cathédrales du vide ». A cette lecture, certains éléments m’ont paru plus clairs.
Une série ou chaque tome fait monter la pression d’un cran.

Cette fois-ci, Benjamin Faucon nous entraîne avec Ewen Luneau sur la piste des Vikings. Il semble avoir trouver la paix de l’esprit dans la présence de sa compagne, et il est accueilli à bras ouvert à l’université d’Oxford.
Pour sa prochaine étude, il s’intéresse à la mystérieuse pierre du soleil, sur laquelle de nombreux scientifiques s’affrontent.
En parallèle, l’auteur nous conte l’histoire d’un jeune chef viking qui a décidé d’emmener les siens vers de nouveaux horizons grâce à cette fameuse pierre.
UN défis fort bien relevé que de raconter une histoire dans l’histoire, sans les mêler vraiment. Pourtant elles sont liées, tout comme les deux histoires dans “W ou le souvenir d’enfance” de G.Pérec.
A travers le troisième volet de ce cycle, nous voyons à quel point l’obsession d’un seul homme, et de préférence un meneur, peut faire du mal autour de lui. Il est souvent bien trop tard pour faire machine arrière quand il s’aperçoit de son erreur.
Souvent par orgueil, il refuse d’admettre sa défaite et entraîne dans son sillage de défaites ceux qui ont eu le malheur de le suivre, les punissant ainsi de leur confiance.
Quand réussira-t-on à se défaire du cercle des 6, un groupe néfaste qui officie depuis si longtemps sur terre? Car cette “guilde” n’est ni plus ni moins que la représentation des nombreuses sectes et autres dangereux groupes qui sévissent. Et c’est ce que j’apprécie finalement dans cette écriture. Benjamin Faucon évoque des thèmes importants, qui instruisent et amènent à nous poser des questions sans jugements.