C’est le deuxième roman d’Eric-Emmanuel Schmitt que je lis.
Je l’ai acheté quelques temps après sa publication, fin 2012.
Je l’ai entamé, mais je n’ai pas réussi à le terminer.
Entre temps, j’ai lu Oscar et la dame rose. Je ne sais pas pourquoi cette difficulté à finir ma lecture.
Ce n’est certainement pas dû à la qualité de l’écriture qui est accessible et a quelque chose de poétique en elle.
Peut-être parce qu’à l’époque je m’extirpais d’une expérience douloureuse et que je n’étais pas prête à lire le retour de quelqu’un sur sa vie.
Ce que j’interprétais de l’ouvrage à l’époque. Mais durant tout ce temps, le début que j’ai réussi à entamer, ainsi que le cd qui accompagnait le livre, m’ont hanté.
Il m’a accompagné au gré de mes déménagements. Il avait toujours sa place, soigneusement rangé dans la bibliothèque.
9 jours après mes 30 ans, j’ai enfin été capable d’ouvrir à nouveau ce livre (je venais d’achever Manderley for ever).
J’ai glissé le CD dans le lecteur. La musique me paraissait lointaine, alors j’ai fait ce que je déteste faire habituellement ; j’ai mis les écouteurs et augmenté le volume.
La musique m’a littéralement envahi. Je me suis alors laissé bercer par celle des mots de l’écrivain.
Je me suis perdu au gré du rythme des notes et des phrases.
On découvre que L’écrivain a lié sa vie à celle de Mozart, ou plus précisément sa musique, de la même manière que Tatiana de Rosnay
a lié la sienne à Daphné de Maurier (combien d’auteurs en font de même ?).
Est-ce cette précédente lecture qui m’a permis enfin d’aller au bout ? Nul ne le sait.
Mais ce n’est pas ce flash-back, ni ces quelques traits d’humours qui m’ont le plus touché.
Ce qui m’a ému durant ce magnifique voyage d’une heure, c’est cette puissante ode à la vie.
Chaque évocation à la mort est une invitation à vivre pleinement les instants de la vie.
Le compositeur l’a empêché de sombrer comme les livres m’ont bien souvent empêché de sombrer.
Qui aurait pu penser qu’un si petit livre qui se lit si facilement aurait autant de puissance ?
Mr Eric Emmanuel Schmitt : merci d’avoir écrit ce texte en toute simplicité, sans la moindre considération inutile.