Un nom que j’ai croisé quand j’étais en stage en librairie, au rayon BD, polars, S-F, Fantasy, pour mon BTS (Management).
Ses romans Fantasy ont été publiés chez Bragelonne-Milady,
maison d'édition que japprécie.
J’ai finalement décidé de pousser la curiosité plus loin en lisant l’un de ses romans, au hasard.
J'ai apprécié sa plume qui est un mélange de franc-parler, de culture et d'aventures.
Comme j'aime bien relier mes lectures entre elles:
Si les thèmes abordés vous intéressent, mais que votre esprit n'est pas totalement disponible, allez faire un tour de ce côté.
(L'écriture reste plus accessible quand on veut juste lâcher-prise et vous permettra de déblayer une bonne partie de la réflexion, sans tomber dans l'abêtissement).
Pour connaître la chronique cliquez sur l'image
Le rasoir d'Okham
Imaginez ! Vous êtes un flic qui a un parcours assez chaotique et qui ne s’embarre que très peu des principes de sa hiérarchie.
Votre vie est assez compliquée :
- fils d’immigrés,
- Une mère morte assez jeune,
- Un père, ancien flic, qui semble avoir perdu la tête placé dans un foyer logement spécialisé suite à un grave accident et qui balance quelques vérités bien senties à son fils.
- Une carrière militaire puis dans les forces de l’ordre pour faire plaisir à son père Quand le meilleur ami de votre père vous laisse un message affolé, que faites-vous ?
Quand, en plus, vous découvrez, que peu de temps après cet appel, il est assassiné, quelle est votre réaction ?
En ce qui concerne Ari Mackenzi, il suit le principe du rasoir d’Ockham, cher à son cœur. I
l opte pour la solution la plus simple : mener l’enquête sans attendre qu’on lui en donne l’autorisation.
Par l’intermédiaire de ce spécialiste en sectes (et non en sciences occultes qui ne représentent qu’une infime partie de la « discipline »),
nous allons voyager à travers les inexactitudes de l’Histoire du Moyen-Âge, ses légendes, son paganisme savamment mélangé aux évangiles, les flous linguistiques aussi. Nous partons, en premier lieu sur une fausse piste qui nous conduira malgré tout dans l’univers des loges compagnonniques, souvent persécutées, comme le sont souvent les membres qui se regroupent autour d’un intérêt commun, et plus particulièrement en période de crise. Ce qui engendre souvent des pertes d’informations précieuses sur les faits.
Notre enquêteur de choc, hors norme réussira-t-il à comprendre tous les mécanismes qui entourent lecarnet de Villard de Honnecourt ? Pour-t-il y faire face en même temps qu’à ses sentiments très forts pour sa jolie libraire. Il a un avantage certain, son intérêt pour les sciences occultes lui permet de repérer immédiatement un indice de taille et de savoir où chercher.
Dès le début, l’auteur nous prévient deux fois, il n’y a rien de vrai dans cette histoire. Mais est-ce aussi simple que cela ? En parcourant le net, j’ai pu constater que ce texte en a dérangé plus d’un. Certains se cachent derrière l’Histoire comme discipline scientifique pour exprimer leur incompréhension en pointant du doigt des erreurs impardonnables, en inventant une image de Dom Juan au héros qui coucherait avec une femme toutes les 5 pages, et en créant des amalgames linguistiques. Je pense que cela tient à deux petites choses observées dans ma lecture :
- Ari Mackenzi est allergique à l’informatique et aux mails. Malgré cela, il se débrouille parfaitement bien pour trouver ses informations.
- Le docteur Weldon (un méchant, accessoirement Gourou), lui-même, rappelle qu’il est plus prudent de trouver les choses par soi-même pour éviter certains écueils. Ceci renvoie à la paresse de beaucoup d’êtres humains qui consiste à attendre de tout vouloir tout cuit dans le bec sans se soucier des conséquences.
Les Troll que j’ai évoqués plus haut ont gâché mon plaisir de lecture car j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire pourtant passionnante. J’étais sur le qui-vive.
Cependant, je rejoints également ceux qui ont été gênés par l’utilisation de ces multiples sigles. Il y en avait trop et ils étaient peu familiers. Cela rendait la lecture difficile. La faute à toutes ces séries TV qui en abusent.
J’avais quelques interrogations en ce qui concernait le père (j’ai lu le vide des cathédrales en premier), elles ont été confirmées en partie. Un mystère l’entoure particulièrement. J’espère qu’il sera dévoilé dans le Mystère Fulcanelli. Il ne me reste plus qu’à me le procurer et à le lire. Et je résisterai à la tentation d’en savoir plus sur le sujet en allant surfer sur le net, avant lecture.
EN ESPERANT AVOIR AIGUISE VOTRE CURIOSITE
BONNE LECTURE PERSONNELLE
Le mystère des cathédrales
Les cathédrales du vide… Le premier roman que je lisais d’Henri Loevenbruck. Une belle rencontre romanesque.
Nous sommes transportés dans l’univers étrange des sectes et de leur fort pouvoir de manipulation.
Les mécanismes en sont démontés à travers une course improbable à l’immortalité, ponctué par le récit d’un alchimiste particulièrement connu : Nicolas Flamel.
L’auteur met en avant l’utilisation massive des abus de langage et notre manie de trop nous exposer sur internet.
Il s’agit tout simplement des « ficelles » qu’utilisent les sectes pour nous manipuler et nous faire poursuivre des chimères plus que douteuses.
Je vous en livre un extrait :
« Il avait été impressionné – il aurait dit aujourd’hui « aveuglé » - par les infrastructures (…)
C’était un tel privilège que jamais, il n’aurait osé formuler le moindre doute, le moindre étonnement devant certains détails pourtant insolites. (…)
Erik Levin détestait cette impression de s’être fait flouer, de ne pas avoir eu assez de présence d’esprit pour prendre le recul nécessaire
quand il en était encore temps. (…) On avait exercé sur lui des méthodes proches du conditionnement pratiqué par les sectes (…) l’endoctrinement par l’émerveillement,
qui altère votre sens critique, votre capacité de jugement. »
N’avez-vous jamais eu cette impression en lisant certaines proses sur internet qui vous poussent à l’admiration dans l’instant,
puis qui vous inspire la méfiance en essayant d’en reparler pour traduire votre impression ?
Pour moi ce roman a été un véritable plaisir, tant au niveau du voyage culturel que du plaisir de lire un texte bien
écrit sans abus de grossièretés vendeuses et une véritable maîtrise langagière.
Le mystère Fulcanelli
Dans ce troisième volet des aventures d’Ari Mackenzi, Henri Loevenbruck nous entraîne sur les traces d’un mystérieux alchimiste.
Notre enquêteur de choc a claqué la porte aux renseignements généraux, il semble avoir perdu définitivement l’amour de sa jolie Lola.
Il se laisse entraîner dans une spirale de dépression.
Celle-ci de son côté vit un drame : ce n’est pas seulement la trahison de son compagnon et père de son enfant mais celui qui touche les petites librairies.
Celle où elle travaille n’a pas su se renouveler à temps et cours à sa perte.
Elle peut difficilement faire face à l’arme de destruction massive que représentent ses grandes surfaces sans âme où les libraires passionnés n’existent pas ou si peu.
Une belle sensibilisation sur le sort de ceux qui consacre tant d’énergie pour nous faire rêver et nous apporter un service personnalisé. Face à ce tableau peu avenant, l’intrigue peut commencer.
Nous nous retrouvons à nouveau plonger sur les traces de « mystificateurs » qui ont refait notre histoire.
Des meurtres en série et une tentative de découvrir qui se cache sous le pseudonyme d’un homme mort depuis longtemps.
Ari va guider un nouvel enquêteur qui n’a pas peur de s’instruire.
Cela va être leur force pour comprendre et résoudre ce mystère. Ces amis d’antan veilleront mais de loin, comme des anges gardiens.
J’avoue avoir suivi avec plus d’intérêt cette enquête parallèle et comment elle se déroulait que la recherche du coupable.
Même si je n’ai pas tout compris à cette branche obscure de l’histoire, Henri Loevenbruck à piqué ma curiosité ,
dommage que le site créé pour l’occasion n’existe plus…
En parallèle, j’ai lu le 3ème opus de la Théorie des Géants de Benjamin Faucon.
Si ce dernier met en avant la manipulation d’autrui en utilisant le charisme des leaders de ces groupes,
Henri Loevenbruck met, de son côté, en relief la manipulation par les ambiguïtés linguistiques,
les flous historiques et la multiplication des hypothèses, souvent contradictoires, et parfois peu crédibles qui finissent par nous embrouiller
au point de nous perdre dans notre propre identité.
Cela m’oblige à faire un constat amer par rapport l’avant-propos du roman.
Sommes-nous arrivés à un niveau de réflexion si bas (celui des machines) au point qu’un auteur est obligé de nous rappeler
que ce qu’il écrit est faux et qu’il s’est seulement inspiré de faits existants ? Cela me fait peur.
Je suis un peu déçue. Je m’étais créé tous une intrigue imaginaire autour du père et de sa folie.
Il devient brusquement invisible. Mon esprit romanesque aurait aimé qu’il se fasse passer pour fou afin de protéger son fils de représailles possible.
J’avais envie qu’il y ait une étrange conspiration, et que ses mystérieuses phrases soient pour alerter discrètement son fils. Mais il n’en est rien. En tout cas, je sais que mon imagination reste présente.
Je me suis également demandé s’il n’avait pas perdu un pari ou s’il avait fait le pari de placer un mot particulier dans le roman.
On croise, au début du récit, un mot assez incongru par rapport au reste de l’intrigue : c’est aqualabélophilie.
A moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle passion.
Une fois de plus, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente lecture personnelle.
Nous rêvions juste de liberté
Imaginez !
Une bande de mômes complètement perdus.
Ils ne savent pas qui ils sont réellement. Personne ne s’en préoccupe. On ne leur offre pas cette précieuse liberté dont ils rêvent tant.
Pourtant si on la leur offrait, ils en prendraient soin et deviendraient ce qu’on appelle « des gens bien ».
Alors, fidèles au rôle que leurs ont assigné les adultes (irrécupérables voyous sans foi ni loi), ils la volent.
Ils sont condamnés à fuir, sans pour autant vraiment pouvoir tourner le dos à tout ce qu’ils ont connu.
Au passage, quelques vérités aux vives couleurs de l’universalité sont balancées.
Avec ce roman, le récit initiatique connaît un bon dépoussiérage. L’Alchimiste m’avait marqué mais pas au point de me souvenir de l’intrigue.
J’étais resté une lointaine spectatrice.
Là, j’ai eu envie de passer dans le roman et d’aller offrir quelques coups de pieds aux fesses d’Hugo pour qu’il se prenne en main.
Voir un gamin qui a du potentiel pour avancer s’enliser dans les problèmes, ça fait mal !
En plus, il y va de bon cœur et en assume les conséquences.
Il n’appartient pas à l’espèce des héros pleurnichards contre lesquels le sort s’acharne et qui se battent en veillant à conserver une image pathétique d’eux-mêmes.
Ça change ! Un récit sensible et fort qui ne tombe pas dans le misérabilisme. Henri Loevenbruck démontre une nouvelle fois sa maîtrise des différents registres de la langue.
Il utilise un vocabulaire familier tout en conservant un récit structuré et complexe.
Cela donne un rythme particulier à la narration sans être noyé dans le pédantisme ou l’afflux de grossièretés dont on se lasse vite.
Si au départ, on visualise les traits grossiers des protagonistes, au cours de l’histoire, le dessin se précise.
On assiste au modelage de l’esprit humain dans toute sa complexité.
Certains vont de révéler particulièrement manipulateurs, d’autres d’une extrême générosité et d’autres bien plus responsables qu’on ne le pensait.
Mais lesquels ?
L’un d’eux m’a rapidement fait penser à Peter Pettigrow qui aurait réussi : le retrouverez-vous.