Ici vous trouverez les livres d'auteurs dont je n'ai lu qu'un livre pour le moment.
Il y en a tellement à découvrir.
Ils méritent tous d'être chroniqués et proprement. Ils sont les témoins de notre histoire passée et présente.
Je ne veux surtout vous faire une diatribe inexacte à partir du seul Dieu Incipit comme je soupçonne certains de le faire sur les forums
(ben oui, plus de 500 chroniques qui ont l'air fournies en 3 ans ça me laisse dubitative quand on a un emploi et peut-être une famille, surement une vie et qu'officiellement et
en toute honnêteté ce n'est pas son travail).
Attention, ce n'est pas définitif.
Je peux très bien être prise de frénésie pour une série ou une autre. Leur page est déjà prête.
Pour connaître la chronique cliquez sur l'image
La horde du contrevent Alain Damasio
Avant d’ouvrir ce livre, je ne savais même pas que c’était un immense succès commerciale (pour parler grossièrement comme certains).
Je me suis un peu renseignée sur l’écrivain. Il a peu publié pour soigner son écriture un maximum et offrir une véritable recherche.
J’ai lu quelques critiques aussi bien positives que négatives (et oui, n’en déplaise à quelques une quand on cherche on trouve).
Le hasard, un concours de fan-fiction croisé et me voilà enrôlé dans la 34ème Horde.
On me propose de mêler ma voix à celle de 23 autres pour faire face à la vie. Je me lance dans un récit complexe, déconcertant.
Plus d’une fois, j’ai failli abandonner, plus d’une fois tant la prose est riche. Elle demande une forte flexibilité du cerveau.
Si vous vous décidez à cette lecture veillez à être disponible pleinement sinon vous vous ennuierez.
Quand j’ai ouvert le livre, il y avait ce marque-page, incompréhensible.
Il a fallu que je recommence une ou deux fois. Puis j’ai vu le sens inversé des pages, j’ai vu les signes à certains endroit ; J’ai compris.
J’ai compris que plusieurs voix s’unissait pour ne faire qu’une et raconté l’histoire d’un groupe.
J’ai compris que l’inversion des pages symbolisait notre facilité à faire face, à aller du général vers le particulier.
Au fur et à mesure que le chiffre se rétrécie, les précisions viennent à nous en suivant le courant, l’étau se resserre autour de la troupe.
Ce n’est pas seulement le fait de faire face, de ne faire qu’un, c’est aussi unemétaphore de la vie ou
chaque instant est une lutte pour sa survie personnelle. La troupe existe en tant que troupe mais fonctionne aussi grâce à des êtres humains bien distincts.
Elle forme une et plusieurs à la fois.
Je ne conteste pas avoir regardé par moment s’écouler les pages avec impatience tant il y avait des longueurs interminables.
Mais je ne regrette rien. Les jeux de mots de Caracole, le personnage le plus insupportable qui soit, sont un délice.
J’ai su admiré l’art de l’écrivain. Les joutes verbales sont un véritable spectacle. Sans doute mon admiration pour Devos m’a permis d’en apprécier la saveur.
On aurait pu se passer de quelques longs monologues philosophiques. Mais je pense qu’on peut aisément choisir de les passer sans culpabiliser.
Sur les terres de Kianah Le monde de Ganthal Amelie Dubé
J’ai acheté ce livre pour l’événement « le 12 août j’achète un livre québécois ».
Ça a été une belle découverte. On est très vite basculé dans des paysages fantastiques. Nous suivons les traces des personnages. ».
Cela fait des années que Ganthal est en guerre contre Zythor, le roi est parti au front avec son fils héritier, pour soutenir ses hommes, laissant le gouvernement à sa femme et sa fille. Lors d’une réunion du conseil tout va basculer : un traître est dans leurs rangs et va devoir se dévoiler. A partir de là tout va aller très vite. Illah, princesse impétueuse et capable de soulever des montagnes, va partir dans une quête forte en émotions pour protéger son royaume. ».
En chemin elle va rencontrer Alarik, un jeune homme auquel est fiancée depuis sa naissance. Ça sera un véritable beau coup de foudre entre les deux. Ce que j’ai aimé, c’est que malgré tout leur romance se construit en douceur. Il n’y a rien d’irréaliste ou mièvre. ».
Un roman qui reste ancré dans la réalité avec des personnages attachants. Les caractères explosifs, francs et authentiques d’Illah et Alarik m’ont tout de suite plu.
Une très belle découverte littéraire pour moi.
Le gone du chaabad Azouz Begag
C’est l’autobiographie d’Azouz Begag dans laquelle il retrace son enfance dans les bidonvilles de Lyon.
Lui, le fils d’immigrés, a eu la chance d’améliorer sa vie grâce à la rencontre avec un véritable enseignant.
Un de ces enseignants qui ont à cœur de faire leur métier : la transmission des connaissances.
Pas de ces enseignants qui ont été recrutés uniquement pour leur capacité à répéter par cœur des leçons.
On apprend qu’un professeur c’est tout simplement intéressé à lui et l’a éveillé à la richesse linguistique.
Il n’était plus un fils d’immigré ou un récipient qu’on prend le matin sur une étagère et qu’on repose le soir bien rempli, mais un être humain à part entière.
Si j’ai lu ce livre, c’est parce qu’il avait été conseillé par mes enseignants de sciences du langage.
Ce livre représentait aussi une vue sur la langue parlée et des difficultés pour s’élever socialement quand on a la barrière de la langue (langue étrangère, argot...).
Ce que j’ai retenu, c’est ce message d’espoir. On a toujours la possibilité de progresser, et de faire progresser autrui.
Quelqu’un a cru en lui et lui a donné sa chance. Quelqu’un ne l’a pas considéré comme un rebu de la société.
En croisant ce livre, j’ai repensé à mes années soutien scolaire et centre aéré, à ces mômes considérés comme irrécupérables par le système scolaire,
à cette fierté dans leurs yeux quand je les traitais comme les autres enfants : plus brillants et plus sages en apparence.
Un livre à remettre entre toutes les mains et plus particulièrement aux esprits bien-pensant considérant ceux qui n’ont pas eu leur chance comme des moins que rien.
Devine qui vient mourir ce soir Ben Elton
Un polar doit nécessairement être sombre? Pas forcément.
On peut le constater avec ce roman de Ben Elton.
Attention cependant, vous ne verrez plus jamais un télétubies de la même façon.
Sur fond d'une caricature d'émission de télé réalité, un meurtre étrange a eu lieu sous l'œil des caméras.
On peut se demander quel est le but de cette émission: est-ce un show classique façon loft story,
secret story ou bien est-ce un candidat qui s'est sacrifié pour offrir au public une enquête policière en direct?
Comme pour les jeux du cirque de l'antiquité, les protagonistes tous suspects et victimes à la fois vont devoir s'affronter pour prouver leur innocence malgré leurs petits secrets.
L'inspecteur en charge de l'affaire sera ni plus ni moins qu'un homme qui se prétend hermétiquement fermé au monde du voyeurisme et des émissions actuelles
alors qu'il rêve de bruler les planches et être reconnu comme les malheureux "colocataires".
Il résoudra d'ailleurs le mystère en direct sur un plateau télé. Quelques images incongrues surgissent dans l'intrigue et donnent une note de légèreté au drame et à un sujet plus que jamais d'actualité:
jusqu'où est capable d'aller l'être humain pour quelques instants de gloire?
Ave caesar, te moritam salutant!
Les Dragons de la cité Rouge Erik Wietzel
Un auteur découvert par hasard. Merci aux gougniafiers des grandes surfaces qui ne savent pas qu'ils ont de l'or entre les mains.
Un livre était seul perdu parmi les autres. Je me suis approché et j'ai vu le nom qui ne m'étais pas inconnu:
Un membre de la ligue de l'imaginaire, donc je pouvais m'attendre à une écriture fournie.
Je n'est pas été déçu. Il fait donc partie, en ce qui me concerne, des auteurs à suivre.
Le roman
En refermant ce livre, je n’ai eu qu’une envie : Tout vous raconter de A à Z.
Dès les premières pages nous sommes dans l’action en plein combat.
Le héros, Alec, fait appel à une entité, qui se matérialise sous la forme d’une guerrière, pour l’aidé dans sa tâche.
Il lui doit de mystérieux jours à chacune de ses interventions. Il est chasseur de prime et rentre victorieux.
Plus tard, il réalisera qu’il s’agit du mari d’une femme, la reine de Redfelt, qu’il a aimé jadis.
Ce mari a subit une transformation alors qu’il allait remettre un objet très précieux, une épée emprisonnant l’âme de puissants et dangereux dragons,
contre la libération de son fils unique, héritier du royaume.
Erik Wietzel nous fait vivre une aventure époustouflante qui va bien au-delà des mots couchés sur le papier.
Il a stimulé mon imagination. Elle est partie vagabondées dans d’autres mondes comme jamais. Tous les non-dits ont éveillés ma curiosité.
Qui est réellement cette entité ? Une humaine prisonnière de son destin ou un réel démon qui joue avec les passions humaines.
Qui est réellement l’héritier du trône de Redfelt ? Qui est ce mage qui vit dans l’ombre de la reine de Redfelt ?
Vous l’aurez compris, l’histoire est sortie du livre pour vivre son histoire.
L’un de mes coups de cœurs 2016. Une belle découverte.
Angor Franck Thilliez
Un titre assez étrange. Très vite nous apprenons que c’est un phénomène qui peut survenir après une greffe.
C’est le premier roman que j’ai lu de Franck Thilliez. Une très belle écriture, très prenante à la frontière entre réel et fantastique. L’instinct est le maître mot. L’une écoute son cœur, qui n’est pas vraiment le sien, et a toujours une longueur d’avance, les deux autres utilisent leur raisons. Ils finissent par se croiser en unissant leur force.
Comme résoudront-ils l’énigme ? Cette enquête est avant tout une histoire de cœur à découvrir…
1984 George Orwell
Sans mentir G.Orwell était un visionnaire.
Je viens de me prendre une clause monumentale, tellement le roman est criant de vérité et reflète l’actualité.
J’avais découvert un extrait en VO et j’avais eu envie de connaître l’histoire.
La première fois que j’ai entamé le livre, je ne l’ai pas terminé.
Mon histoire personnelle et peut-être un malaise avec la traduction.
Ce n’est pas seulement le principe de la surveillance constante dont nous sommes l’objet via les réseaux sociaux, les fichiers clients…
C’est aussi le principe de la double pensée, de la falsification des informations.
D’une seconde à l’autre, le Parti, dans sa propagande peut en quelque seconde décidé de changer d’ennemi.
La population acceptera sans protester d’oublier les informations précédentes, de nier les évidences.
Nous avons la chance de pouvoir avoir accès à une multitude d’informations et nous ne vérifions jamais rien.
Même quand tout se contredit, nous acceptons sans broncher la parole de celui qui sera le plus insultant, celui qui sera le plus fort dans la polémique…
Il y a une police de la pensée. On vous oblige à adhérer de Big Brother parce qu’il parle le plus fort.
Il sait utiliser l’information contre vous. Il sait nier avec plus de force que quiconque la réalité.
Regarder ceux qui obtiennent le plus de suffrages sur un forum de critiques dites littéraires, ce sont ceux les plus insultants.
Ils travaillent leur popularité de cette manière en imposant leur pensée comme unique.
Ils se présentent en prescripteurs et condamnent ceux qui ne correspondent pas à leur standing établie.
Vous l’aurez compris, je vous le recommande absolument. Et partager ce livre.
D’une certaine manière, il me fait penser à Rhinocéros de Ionesco.
Plus c’est gros, moins on le voit. D’ailleurs le héros au départ ne voit pas le mal dans le fait de falsifier l’information.
Ce n’est pas un mensonge pour lui. Sa révolte contre Big Brother vient surtout du fait qu’il a peur de lui déplaire et d’être condamné.
Nous sommes plongés dans la complexité de l’être humain.
La garçonnière Hélène Grémillon
J’ai une tendance à être hermétique aux critiques des différents médias.
Je pense réellement par moi-même et non en suivant aveuglément la voie de l’enthousiasme dogmatique ou celle,
toute aussi fanatique, de lire uniquement pour démolir un succès sous prétexte que personne n’ose le faire.
Action purement stérile et non productive.
Quand je rencontre un auteur, c’est essentiellement le fruit du hasard, quand la pression médiatique est retombée en majorité,
quand on s’est habitué d’une certaine manière. Je me sens plus indépendante dans mes goûts.
Un jour, sur Facebook, une publication d’un éditeur au sujet de l’un de ses auteurs.
Une photo, un regard qui capte mon attention. Il y a quelque chose de particulier.
Je décide de faire son portrait deux fois, une à l’encre (esquissant seulement quelques traits), une autre aux pastels (que je peaufinerai après ma lecture).
A ma manière je pars à la rencontre de l’écrivain. Et j’éprouve des difficultés à capter ce regard énigmatique, presque fuyant.
Finalement, j’emprunte ce roman, tiré d’une histoire réelle.
Le début du livre a été captivant, la suite moins, j’ai été déçu.
Un psychiatre est accusé du meurtre de sa très jeune femme.
L’une de ses patientes, très dépendante de cet homme, va décider de mener l’enquête.
Et on découvre une histoire bien plus complexe bien plus sordide que cela.
Les différents protagonistes sont liés entre eux d’une manière ou une autre.
Qu’est-ce que cette fameuse garçonnière évoquée dans le titre ? Un mot étrange, capturé au vol par une fillette qui n’a pas compris ce qui lui arrivait,
qui n’a pas su en parler, qui en est prisonnière.
Le traumatisme laissé par la junte aussi est présent, tellement présent.
D’autres douleurs, d’autres intrigues surgissent. Mais elles ne sont qu’accessoires.
Assurément, Hélène Grémillon sait décrire la souffrance des uns et des autres.
Mais n’y a-t-il pas un surplus de douleur superficielle ? Ne mêle-t-elle pas trop d’histoires les unes aux autres ?
Voilà ce qui m’a dérangé dans ce roman.
J’aime les récits complexes et structurés, je l’admets. Mais j’apprécie aussi la présence d’une dose de simplicité.
C’est ce qui met en avant tout le charme, toute la force des émotions et renforce leur complexité.
J'avoue, malgré la dureté des thèmes abordés, ce texte ne m'a pas transporté au-delà des mots, je ne me suis pas sentie concernée par ce qui était raconté.
Il y a quelque chose d'inachevé. N’est-ce pas là une manière de noyer le poisson sur quelque chose de bien plus profond ?
L'empire des loups Jean-Christophe Grangé
Âmes sensibles s'abstenir.
Un jeune femme passe des tests sur la mémoire dans un laboratoire. Elle ne reconnaît pas la photo de son mari alors qu’elle arrive à nommer les figures historiques…
Elle se met à douter sur son identité et se retrouve en fuite. Elle va mener l'enquête, reconstruire son passé.
Elle va réaliser qu'elle a commis des choses terribles. Elle est associée à la mafia turque.
Une aventure dure, des choses terribles à lire.
Un livre qui marque.
En ce qui me concerne c'est le seul que j'ai lu de l'auteur.
J'estime qu'il a un excellent style d'écriture, très vivant. Mais ce qu'il raconte est trop dur à supporter, je suis une âme sensible. L'histoire est trop prenante pour moi.
J’admire la structure du roman et tout le travail qu’il a fallu fournir pour collecter tous ces renseignements rendant crédibles son intrigue.
Si vous aimez les sensations fortes, ce livre est pour vous.
La mort peut danser Jean-Marc Ligny
Deux vies, deux époques, un seul destin
Dans une époque lointaine du moyen âge, dans l’Irlande des légendes, une jeune femme est brûlée vive, accusée d’être une mauvaise sorcière. Elle a des dons de magicienne et cela ne plait pas au christianisme grandissant et intolérant aux anciennes cultures.
Au 20ème siècle, dans l’Irlande actuelle avec son lot de révoltes, une autre jeune femme possède une voix extraordinaire. Revenue d’Australie, elle renoue avec sa culture d’origine. D’une nature mystérieuse, elle semble si fragile. Pourtant, quand elle se met à chanter, elle devient plus forte, elle existe.
Ses deux femmes, à travers le temps, communiquent. L’une possède l’autre, mais laquelle ?
- Forgaill, vivant en 1181, qui voit une étrange dame blanche qui lui révèle des morceaux de l’avenir quand elle chante ?
- Alyz, vivant en 1981, qui sans avoir jamais rien lu ou entendu sur son pays est capable de réciter son histoire comme s’il s’agissait d’un rêve, et de chanter en gaélique sans jamais avoir appris cette langue.
Elles ne forment qu’une. Personne ne les comprend. Forgaill doit lutter pour respecter ses interdits et survivre dans un contexte d’intolérance totale. Alyz doit lutter pour être prise au sérieux et ne pas être jugée comme étant folle.
Toutes deux, à leur manière devront combattre des forces obscures qui s’acharnent contre elles et qui cherchent à nuire au sort du monde. Seront-elles plus fortes que tout ?
Ce livre me laisse finalement peu de souvenirs fort. Un roman bien écrit qui nous envoie dans les mystère gaélliques...
Le tour du monde en 80 jour Jules Verne
Un riche anglais assez original, venant d'apprendre un cambriolage, décide de faire le pari d'un tour du monde en 80 jours.
Va s'ensuivre une course poursuite, lui et son serviteur après le temps, un détective après lui, et un mandat d'arrêt après le détective.
Des rencontres extraordinaires vont avoir lieu.
Jules Vernes est un auteur qui possède le don de nous faire voyager d'un claquement de doigt,
peu importe qu'il s'agisse de romans d'anticipation ou de roman plus contemporains de son époque.
Il y a un vrai plaisir à le lire. Je me suis amusé face aux situations rocambolesques de nos héros.
Juste une ombre Karine Giebel lu en septembre 2016
Un roman noir comme je les aime.
Méfiez-vous des apparences !
Une jeune femme qui semble avoir un avenir brillant : un job pour lequel elle se donne à fond au risque d’écraser les autres, un amoureux… Elle s’est sortie d’une union sordide. En réalité, sous ses airs hautains, elle est très fragile.
Un jour tout bascule. Une ombre la suit dans la rue, un soir. Elle plonge dans une parano sans fin. Elle rompt tout contact avec ses proches, avec la réalité, tout en cherchant désespérément à s’y accrocher. Personne ne la croit. Tout le monde pense qu’elle est sous le choc ce cette « agression ».
Au fil du déroulement de l’intrique, on cherche à démêler le vrai du faux. On cherche à comprendre ce qui se noue en échafaudant malgré soit des théories pour savoir qui ou quoi ?
J’ai apprécié l’écriture dure et sans concessions de Karine Giebel.
Une fin dramatique qui laisse envisager une suite…
La 7ème fonction du langage Laurent Binet
Le prix des lecteurs fnac 2015.
Ce n’est pas ça qui m’a inciter à ouvrir ce livre.
Non, c’est la base de l’écriture et son titre.
J’étudie la linguistique et avec un sujet pareil je ne pouvais qu’être intriguée.
La toile de fond est la mort de Rolland Barthès, éminent sémiologue, et proche de nombreuses personnalités « littéraires » et politiques.
A partir d’un simple élément, Laurent Binet brode toute une théorie du complot autour du langage en général :
celui de nos différents actes (paroles, gestes, postures…).
Nous partons dans une enquête passionnante dans la linguistique, plus qu’à la recherche d’un assassin possible.
On tente de trouver comment manipuler les divers outils linguistiques pour faire agir autrui, faire parler de soi.
Les différentes théories sont abordées (sémiologie, sémantique, pragmatique…).
Nous assistons même à des joutes verbales clandestines.
J’ai beaucoup aimé ce principe qui démontre qu’à partir de rien on peut monter en épingle toute une théorie fumeuse, lancer une rumeur et faire du mal.
On raconte une histoire qui n’a sans doute rien à voir avec la réalité. C’est ce qu’on voit énormément sur le net.
Certains se targuent même de corriger les fautes d’orthographes alors qu’ils se contentent d’afficher sans expliquer grâce à l’argument fallacieux de sauvegarde de la langue française :
ce qui est le contraire, puisqu’ils détruisent tout le travail réalisé pour permettre l’accès, même tardif, à la langue écrite.
Cependant, je déplore une ou deux choses, il y a quelques épisodes qui, à mon sens, desservent le récit et lui donnent un aspect trop commercial.
Le thème est assez lourd pour un novice en linguistique, et il importe de permettre des respirations, mais je trouve que celles-ci sont incongrues et sans doute trop crues.
Pour ce genre de scène, j’aime quand c’est seulement insinuer qu’il permet toute interprétation, ce qui aurait été en accord avec le sujet principal qui est le langage.
Les passages en italien sont aussi assez lourds. Il aurait été plus sympathique de les mettre en note de bas de page.
Je ne savais jamais qi ce qui suivait était de la traduction ou autre chose.
Ces fautes de « goûts » sont pardonnées par une intrigue bien menée, jusqu’au bout j’ai voulu savoir ce qu’était la fameuse 7ème fonction du langage.
Laurent Binet a su piquer ma curiosité.
Un livre à lire, ne serait-ce que les éclaircissements qu’il peut apporter sur notre rapport au langage et ce que nous disons malgré nous.
Les dieux voyagent toujours incognito Laurent Gounelle
Prenez n'importe quel pauvre type mal dans sa peau.
Ajoutez-lui un père inconnu, un père de substitution, et une mère ambitieuse qui se projette dans l'avenir par l'intermédiaire de son fils.
Vous obtiendrez à coup sûr le type de l'anti-héros.
En plus de cela, il tombe amoureux d'une femme qui le quitte du jour au lendemain, il accumule les galères:
- son diplôme américain obtenu laborieusement ne vaut rien en France,
- l'entreprise qui l'emploi depuis peu est infesté des pires archétypes antipathiques qu'on peut trouver (le Gontran de Donald, celui qui prend pas la vie au sérieux,
le patron pourri…)
- il rate même son suicide.
En voyant tout ça, vous vous dites, celui-là il est mal barré dans le roman.
On va encore avoir le droit au couplet du pauvre petit malheureux qui cherche désespérément à s'en sortir face à une adversité féroce.
Autant le suicidé de suite en refermant le livre. Ça abrégera ses souffrances. Et bien non, surtout pas!
Ce personnage est loin d'être stupide. Il va être aidé pour apprendre à résister à sa propre bêtise.
C'est un savoureux mélange qui loin du schéma habituel va nous montrer que le héros n'aura pas besoin de se battre ou se débattre contre qui que ce soit.
Personne ne lui en veut. Il s'en rendra compte et acceptera de ne pas être aimé de tout le monde.
On me l'a conseillé. Et j'ai aimé la manière d'écrire, la structure du roman.
Il n'y a rien en trop, rien en moins. On se fait plaisir. On se délecte avec impatience des gaffes et des défis du personnage principal.
Et le dénouement, bien que prévisible, est tout aussi savoureux que le plaisir de décoder et déguster chaque phrase soumise à notre lecture.
On n'est pas dans le sentimentalisme mais dans la réalité. Comme dirait notre très cher Candide: "il faut cultiver notre jardin"
Les pélerins d'Yssel Tome 1: Les pêcheurs Linden Oliver
Très sincèrement je ne sais pas trop comment vous parler de ce roman. J’ai un avis assez mitigé. Je ne conteste aucunement la qualité d’écriture de l’auteur. Les phrases sont bien construites, on sent qu’un univers particulier a été élaboré. C’est de la fantasy, un genre que j’apprécie. Mais voilà, je n’ai pas été embarqué dans l’histoire.
D’habitude, je peux laisser de côté un libre plusieurs jours et le reprendre là où je m’étais arrêté, là j’ai dû recommencer. J’étais perdu. Pourtant, les premières lignes présageaient une belle épopée. La couverture m’avait séduit. Elle invite au rêve.
Il y en a un malgré tout. Avec un rythme agréable. Chaque chapitre est centré sur un personnage. Ce qui évite de se perdre. Bien sûr, ces personnages se croisent. Les voir se rencontrer ressemble à un ballet, chaque hasard est particulièrement bien millimétré et lève le voile sur la psychologie et l’histoire d’un des héros. Leur destin est lié.
Vers le milieu du livre, le rythme se casse et reste centré sur un personnage, qui a pourtant l’air d’être secondaire pendant plusieurs chapitres. Cela m’a gêné. Peut-être prendra-t-il e l’ampleur plus tard ?
J’ai eu l’impression que l’auteur survolait son histoire sans vraiment oser entrer dans le vif du sujet. En tournant la dernière page je me suis sentie frustrée. Je sais que certains, plus jeune, l’on apprécié. Et je comprends tout à fait. Aussi je ne peux que vous proposer de tenter l’expérience malgré tout. Ce livre a du potentiel et ce n’est qu’un premier tome. L’auteur a tout le temps d’approfondir son écriture à travers les suivant.
Un pas vers la mer Max Gallo Lu en septembre 2016
Toujours difficile de parler d’un livre avec lequel on n’a pas d’atomes crochus.
J’ai trouvé ce livre qui traînait dans les placards de la maison familiale. Je connais ce nom et sait qu’il rencontre son publique. Je crois qu’il a surtout écrit sur De Gaulle. J’ai décidé de tenter la lecture par simple curiosité.
J’ai été déconcerté par cette lecture. Je n’arrive pas à la classer. C’est du nouveau roman sans en être. C’est l’histoire d’une femme dont le fils s’est suicidé qui a un rapport très compliqué avec les autres. Elle subit sa vie. Et même quand elle choisit de prendre sa vie en main, elle semble aussi subir ce choix décidé par elle-même.
Quant à son fils pourquoi, se suicide-t-il concrètement ? J’ai l’impression que c’est juste par caprice, pour punir sa mère de ne pas se traîner à ses pieds. Il ne s’est pas rendu compte que la mort c’est définitif. Quand on lit son journal, on a plus le sentiment d’un enfant trop gâté que d’un être perdu. Je n’ai sans doute par su lire entre les lignes sa détresse.
Je vous avoue que je n’ai pas accroché à l’histoire. Mon incompréhension se situe peut-être au niveau de l’homophonie dans le titre. Est-ce un pas vers la mer (l’intrigue se situe au bord de la mer) ou vers la mère (relation compliquée parent/enfant) ? Malgré tout je me pose des questions du ce livre. Il n’est donc pas si mauvais.
Après une petite recherche, j’ai appris que c’était par Max Gallo l’avait écrit suite au suicide de son fils. Sans doute, le sujet le touchait particulièrement trop et il a mis une (trop) grande distance avec dans son écriture que j’ai ressentie.
Maman a tort Michel Bussi Lu en août 2016
Tout est une question de temps avec la mémoire d’un enfant de3 ans. Il faut agir très vite… C’est ainsi qu’un psychologue présente le cas du petit Malone à la commandante Marianne Augresse.
Une course la montre commence. Deux enquêtes qui n’en forment qu’une sont menées en parallèle. Un enfant affirme qui sa maman n’est pas sa maman. On ne sait pas où est la vérité. Une chose est sûre, quelqu’un joue avec sa mémoire. Michel Bussi nous propose une approche de l’enfant assez intéressante en lui donnant la parole comme témoin des événements. Il nous plonge dans le domaine de l’interprétation, plus délicate à manipuler que les indices factuels.
Une lecture prenante et facile. On se laisse entraîner dans le rythme des recherches et déductions. Et vous ? Pensez-vous que la mémoire est friable au point de tout oublier de sa vie si on ne lui fait pas de rappels réguliers ?
Si c'est un homme Primo Levi
Quand vous ouvrirez ce livre, gardez ceci à l’esprit : vous allez être plongé dans une horreur indescriptible et insoutenable.
Comment cela a-t-il pu exister ? Comment a-t-on pu laisser faire cela sans réagir. Certains témoigneront.
Ils diront qu’ils entendaient ou percevaient des choses floues.
Mais de la même manière, qu’on détourne le regard quand on soupçonne une maltraitance morale ou physique,
ils ont passé leur chemin pour continuer leur vie dans l’ombre de la peur.
Primo Levi, qui ne s’en est jamais remis, fait plus que témoigner de l’horreur des camps de concentration pendant la SGM, il nous la fait vivre.
Il nous livre tout ce processus de manipulation sournoise pour vous inciter à renoncer à votre humanité, à votre identité dans tous ce qu’il y a de plus extrême.
On redescend au stade de l’animal dont on a mis des siècles infinis à s’extraire.
Comment se reconstruire après avoir vécu cela ?
Comment ne pas succomber au sentiment de culpabilité d’avoir survécu ?
La destruction de l’être humain se situe là. Même une fois libéré physiquement, on n’est plus vraiment vivant, on ne se sent plus vraiment humain, parce pour survivre,
il a fallu le faire au détriment de la vie d’autres êtres humains.
Il a fallu se soumettre à la loi du plus fort, du plus sournois. On reste moralement prisonnier de ce cauchemar.
Peu importe le supplice de cette lecture, allez jusqu’au bout.
Renoncez à votre devoir de culpabilité pour entreprendre votre devoir de mémoire.
Ce sujet, dans une forme bien moins poussée, est encore d’actualité. Ce genre de processus peut se produire juste à côté de chez vous sans que vous ne le voyez.
Le nom de la rose Umberto Eco lu en août-septembre 2016
Il s’agit d’une enquête qui se déroule parmi les moines au moyen-âge, au sein d’une bibliothèque.
Cela faisait de nombreuses années qu’on me le conseillait. Je n’osais pas franchir le pas tant on me montrait en même temps que l’enquête le côté austère de l’Abbaye. Ma reprise d’étude en sciences du langage, la lecture du roman « la 7ème fonction du langage » où Umberto Eco n’est pas forcément évoqué d’une manière sympathique, et d’un article paru dans la presse régionale de mes parents au sujet de l’auteur m’ont convaincus de me lancer. Cependant, j’ai attendu son décès pour franchir concrètement le pas.
J’avoue que les débuts sont laborieux pour lire. Umberto Eco prend le temps de nous mettre dans cette ambiance particulière et de nous approcher des protagonistes et nous permettre de cerner l’époque et ses dogmes. Je suis tentée de vous dire que c’est pour mieux nous perdre dans le dédale de la linguistique et de la logique, puisque le nom du coupable nous est révéler dès le départ sans que nous ne l’apercevions. Ensuite nous sommes happés par l’intrigue qui est loin d’être aussi sinistre. Je me suis même amusé. Guillaume de Baskerville, un religieux anglais, fervent adepte des préceptes de Guillaume d’Okham, est chargé, à son arrivée dans une abbaye italienne de résoudre un mystère sur les raisons de la mort d’un moine. D’autres meurtres vont s’enchaîner. En sept jours, rythmés par les heures qui régissent l’activité du monastère, nous en sauront plus sur les intrigues, les sournoiseries, les rivalités, l’inquisition, l’état de la religion et ses différents ordres, les progrès scientifiques…. Guillaume va entraîner son disciple, le jeune Adso, qui est aussi notre narrateur quelques années plus tard, dans une aventure hors du commun pour un homme de foi. Il va soulever des interrogations sur nos croyances, nous montrer que la manière d’interpréter des énoncés peut-être trompeur. Il m’a fait l’effet d’un ado en rébellion qui va courir dans la bibliothèque en cachette à la nuit tombée (j’ai eu l’impression d’un immense jeu de cache-cache), qui cherche à se fabriquer des verres de lunettes, résoudre un étrange rébus…
Je vous conseille également de lire le paratexte qui est riche d’enseignement aussi bien au niveau de l’expérience de lecteur que de l’expérience d’écriture. Le nom de la rose est un livre qui nous incite à nous interroger sur nos croyances et ce que nous comprenons et qui ne manque pas d’humour. Il y a même une petite référence à un certain François…