Et voici ce que j'ai fait pendant les ateliers d'écriture auxquels j'ai participé durant le dernier trimestre 2014
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Le dialogue
Dialogue entre un gourmand et un maître d'hôtel avec des termes, expressions et citations imposées. Le gourmand: Je meurs de faim. Qu'est-ce que le chef nous a préparé? Le maître d'hôtel: Il va falloir être patient, il est perdu dans les abysses de sa lecture. Le gourmand: Quelle lecture? Le maître d'hôtel: la farandole des friandises par l'Unité du Corail. Il veut alourdir sa valise de recettes et techniques. Il n'aime plus sa cuisine. Le gourmand: Mais pourquoi donc? Il travaillait sur un magnifique projet culinaire. Je salivais rien que d'entendre les noms océaniques de ses plats comme crabe sucré, lamantin odorant, épopée de colins doux… Le maître d'hôtel:Justement, il a fait naufrage. Il cherche une bouée où s'accrocher. Pour le moment, on ne peut l'approcher. Il est perdu sur son île. Il cherche des secours ailleurs. Il cuisine toujours aussi bien, mais cherche à le faire sans passion. Il ne veut plus être déçu. Le gourmand: Tout ceci n'est que faribole."La pâtisserie et l'amour c'est pareil: une question de fraîcheur et tous les ingrédients, même les plus amers, tournent au délice". Aucune consigne ne saurait rendre ses colins plus délicieux. Il doit construire son radeau pour quitter son île et revenir dans sa cuisine afin de me régaler. Le maître d'hôtel: Eh oui. "La cuisine c'est l'envers du décor, là où s'activent des hommes et des femmes pour le plaisir des autres" sans qu'on prenne garde à toute la passion qui est mise dans les plats. Le gourmand: Tout ceci ne me nourrit pas. [Je rêve que je suis sur une nef et que la quille craque à cause d'une crapule. Je fais en sorte d'échouer sur une île de craquelins pour ne pas mourir de faim.]
La monstrueuse tempête
Avec des mots imposés
Solitaire, le voilier voguait librement dans le vent. Une tempête se profilait dans l'horizon.
Niant sa légèreté, il fonçait droit devant. Et là, une chose incroyable se produisit.
Le commandant se transforma en un amiral autoritaire. Soudainement, il se mit à vociférer des ordres à l'équipage naissant de son navire qui grandissait.
Il approchait la vague scélérate. Elle était monstrueuse. A sa vue, beaucoup se seraient liquéfiés.
Il n'en fut rien. Sérieusement, la galère était équipée de marins besogneux.
Ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Ce monstre gigantesque ne les effrayait point.
Ses yeux noirs lâchaient des éclairs menaçant. Sa bouche cherchait à les happer.
Superbement, et dans un élan inconscient, ils firent bondir l'embarcation au travers de ce mur de plus de 30 mètres.
Là, notre amiral se retrouva projeté dans une utopie. L'île où il échoua n'existait pas.
Pour se remettre de ses émotions, il se reposa sur la plage.
Il scrutait l'horizon pour comprendre son aventure étrange. Serpentant allègrement, l'écume arrivait à lui.
Elle l'invitait à une baignade joyeuse. Il hésitait. Quel danger le guettait encore? Ce qu'il vit quand il se retourna le terrifia.
Saluant la mer, le sable se soulevait pour former une nouvelle tempête, bien plus terrible que la première. Un tourbillon énorme se dirigeait vers lui.
Cette fois-ci, il était mort de peur. Il ne pouvait esquisser le moindre geste.
Il sentait son souffle chaud. Stupidement, il allait être dévoré par le monstre.
Il réalisait la traîtrise des hautes vagues. Leurs sournoises menaces allaient avoir raison de lui.
Il ne voulait pas mourir. Il cherchait désespérément une solution. Subtilement, la fin s'approchait déjà.
Le grondement monstrueux et gigantesque était tout proche. Aucune chance! Pensait-il. Il allait devoir payer pour sa témérité.
Un instant, il ferma les yeux. Savamment, il s'imaginait pêcher paisiblement au bord de la rivière.
La tempête faisait rage. Sa colère était terrible. Le mieux à faire était de courir vers la mer. S'il avait encore la possibilité d'y plonger!
Il nagerait alors de toutes ses forces. Peu importe la noyade. Cette perte brutale serait une leçon pour les autres.
Il valait mieux ne pas trop défier les éléments. Systématiquement, leur réaction était imprévisible. L'amiral était épuisé.
Il préférait les silencieuses profondeurs des abysses. Au moins, il serait au calme. Il ferma les yeux et se laissa porter.
Sensiblement, il senti le vent sur son visage. Il pouvait à nouveau respirer. A l'ombre de son arbre préféré, il s'était endormi en attendant que le poisson arrive à sa ligne.
Flèche
Thème et mots imposés
Méditerranée! Comme on crierait "terre". Cette mer à l'horizon qui ressemble à une prison. Sur elle, des épopées de toute beauté se sont déroulées à une rapidité éclaire. Les marins ont une pêche particulière et sont des flèches. Pourtant, sur le bateau, ils sont tels des pantins quand ils mangent leurs gâteaux.
Pour voguer, prenez une grande respiration et restez en apnée. C'est une aventure qui ne vous offrira point de perles de culture. Il faut mener ce travail d'exploration avec passion. Gardez les pieds sur terre! Ce n'est pas la mer à boire. Alors, attention! Vous pouvez rapidement passer d'un héros à un zéro, et vice versa.
Méfiez-vous des sales pattes des pirates en quête des sept merveilles du monde. Vous pouvez pêcher des poissons de cette façon: prenez un filet, jetez le et faites le revenir à l'aide d'un tourniquet. Vous saurez le trouver grâce aux antennes du capitaine, qui sur la mer, ne fait pas la guerre.
Ses rides, qui ne sont pas une tare, attestent de ses longs voyages dans le néant. Pour lui, la méditerranée n'est rien de plus qu'une mare. Hors d'une tempête, il s'abrite dans une simple tente. Son dîner est le fruit de la dîme qu'il prélève avec le dinar et la datte. Décidément, filer sur la mer comme une flèche est tout un art.
L'ibustier et l'embustier
Mots imposés et deux mots inventés Embustier: flibustier chargé d'élaborer des embuscades. Ibustier: flibustier chargé de la surveillance autour du navire
Vous connaissez tous le terrible Barbe-Noire? On dit que personne n'osait lui tenir tête, tant le rustre pouvait être violant. Pourtant, à une époque où il se faisait passer pour flibustier, des membres de son équipage risquèrent l'affrontement. C'était l'ibustier et l'embustier. Voici la dispute comme elle m'a été rapportée:
L'ibustier commença:
"Ecoutes capitaine, j'ai un rôle clé sur ce navire. Sans moi, ton ilustre bâtiment serait coulé des milliers de fois. Je veux une part plus importante du butin.
L'embustier renchéri:
"Alors il faudra aussi m'augmenter. Grâce à moi nos prises sont efficaces".
Barbe-Noire tempêta:
"Comment! Diantre, osez-vous contester mes décisions? Je vais vous calmer avec l'une de mes savoureuses tortures!"
Nos deux as de la flibuste de se laissèrent pas démonter:
"Si tu établissais une listes des personnes prioritaire par leur dévouement, tu verrais que je suis le meilleur, se vanta l'embustier.
- Par tous les diables, protesta l'ibustier, sans moi tu ne serais rien. Je vole du buste de la figure de proue à la vigie sans cesse. Mes yeux sont partout. Je contrôle tout tel un vrai flic.
- Mais qui établit les embuscades? Qui est assez sournois pour piéger l'ennemi?
- Vous oubliez que c'est moi qui vous ai enrôlé sur ce bâtiment, c'est moi qui décide de tout. Je prends le premier tiers et vous partagez le reste c'est tout à fait égale.
- Laisse-moi le 2ème tiers. Grâce à mon tube, je peux chercher loin les îles aux trésors.
- Toi débusquer quelque chose? Laisse-moi rire! Tu es une vraie buse qui ne rêve que de liberté. Tu finiras par trahir. Non! Le deuxième tiers est pour moi."
Sentant son autorité bafouée, Barbe-Noire décida de trancher de manière arbitraire:
"Si vous continuez à me contester, je donnerais ce tiers à mon timonier qui ne demande rien, lui. Il dirige le navire sans rien demander. Il n'a certes pas inventé la poudre de mon fusil, mais il reste à sa place.
- Nous organiserons alors une mutinerie. Nous piraterons avec habileté ton autorité. A nous deux, nous sommes les plus forts.
- Soit, je vois bien que je vieillis. L'usure a raison de moi. Je ne suis plus très joyeux. Je vous propose un marché. Je vous enferme dans un bustier rigide pendant 3 jours. Si vous y résistez, je vous octroie une part plus importante de butin. Sinon, je fais de vous les esclaves des requins." Barbe-Noire, estimant la querelle finie, retourna à ses occupations de capitaine sanguinaire.
Les lascars et la mer
Une phrase imposée...
A bord de la bulle de navigation, les lascars louvoyaient parmi les étranges végétations sous-marines.
Ils devaient prendre garde à ne pas l'abimer davantage.
Cela faisait des heures qu'ils recherchaient des berniques, enfermés dans le silence des profondeurs.
La tempête les avait fortement éloignés de leur point d'attache.
Ils ne savaient pas où jeter l'ancre pour réparer la bulle qui avait été fissurée.
Pour la maintenir en état, ils avaient réussi à la colmater avec un vieux reste de liquide vaisselle.
Mais il fallait du nouveau matériel et vit.
Enfin, l'un d'eux aperçut une île. L'équipage se dépêcha d'aller échouer sur cette terre providentielle.
Au moment de l'atteindre, la bulle éclata, les abandonnant avec le rabiot qu'ils avaient pu sauvegarder.
Peu habituer au froid des profondeurs, nos lascars s'emmitouflèrent dans leurs suroîts.
Inutile de dire que la qualité de leur vêtement ne leur permettait qu'une protection relative.
Ils durent s'organiser. Ils s'activèrent dans cette contrée inconnue pour survivre.
Ils finirent par s'acclimater à un nouveau mode de vie et à se sentir plus libre.
La prison de silence qui les retenait éclata et la liberté vint de la mer et de ses profondeurs.
Ils étaient libérés de leurs tracas quotidiens et pouvaient enfin vivre sereinement.
A vingt mille lieux sous les mers, ils avaient lâché prise pour devenir de nouvelles personnes.
Ils explorèrent les fonds marins pour rencontrer d'autres forment de vies, y compris des sirènes et autres êtres fantastiques.
Leurs aventures, bien que soigneusement consignées par écrit, furent perdues au fond des abysses.
Il n'en reste que très peu de traces. Elles s'évaporent dans le murmure des vagues.
L'Ovation Surprise des Marées Montantes Estivales
Un acronyme inventés et quelques mots imposés
Le grand Magellan vivait des jours paisibles sur son archipel à regarder les poissons batifoler au rythme des marées. Vint un jour, où un représentant d'une association étrange se présenta à lui avec pour armes les lames de son discours:
"Bonjour, noble voyageur. Je viens vous visiter au nom de l'OSMME (Ovation Surprise des Marées Montantes Estivales). Vous n'avez point payé votre cotisation depuis des lustres. Vous nous êtes redevable.
- Je n'en ai cure mon brave, répondit notre explorateur à la retraite dans un grommellement. Laissez-moi profiter de mon spectacle gratuit. Pourquoi m'acquitterai-je d'une telle somme pour vous servir?
- Mais monsieur, cette somme n'est qu'une partie de la somme que vous nous devez pour vous avoir octroyé des marées favorables lors de vos expéditions.
- Je ne vous avais rien demandé. J'étais jeune et prêt à affronter tous les maëlstroms du monde. Ma caravelle était belle et financée par un roi.
- Vous nous refusez donc une quelconque reconnaissance?
- La seule que j'ai va au mécène que j'ai sollicité et qui ne m'a rien réclamé en retour, sinon la gloire de mes aventures.
- Mais vous pourriez encore faire un dernier voyage grâce à nous.
- Et entendre le bruit de crécelle de vos machines modernes? Fort peu pour moi! Je n'accepte que les décibels du vent dans les voiles.
- Voyons! Soyez raisonnables! Tout compte fait, ça ne vous coûtera que si peu. Mieux vaut entendre les trompettes d'une nouvelle aventure, plutôt que de sentir les larmes coulées sur vos joues.
- Cela m'importe peu. Toutes vos promesses ne sont que des tromperies. La romance des vagues à chaque marée est plus douce à mes oreilles.
- Puisque c'est ainsi, s'emporta le représentant, vous serez privé des plaisirs de l'Ovation Surprise des Marées Montantes Estivales.
- Somme toute, ce n'est par une grosse privation pour moi. Il ne s'agit que de quelques moi dans l'année. Très peu de choses dans une vie bien remplie. J'ai eu ma part et cela me suffit!"
A ces mots, Magellan congédia l'importun. Il revint s'atteler à la tâche dont on l'avait déranger: profiter de la romance de l'écume s'échouant sur le sable.