Ici vous trouverez des petites histoires sans prétention et sans aucune structure ni orthographe.
Juste un bon moment de détente. Cliquez sur l'image... Si elles vous plaisent, aventurez-vous sur les autres et osez partager...
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Simone la fourmi
Il était une fois une petite fourmi. Elle était très malheureuse. Il fallait toujours travailler. Elle avait envie d'en faire qu'à sa tête. Elle ne voulait pas rester dans le rang. Elle trouvait ça trop répétitif et ennuyeux. Il fallait toujours faire une belle file quand on sortait, suivre le même chemin. Elle trouvait ça trop nul.
Un jour, elle décida de quitter la colonie. Elle s'aperçut que le monde était très grand, et elle très petite. Ça lui faisait un peu peur. Elle s'aventura timidement ici et là. Puis elle se perdit. Comme elle ne savait pas comment retrouver son chemin, elle se posa sur un petit galet au bord de l'eau. Elle pleura toutes les larmes de son petit corps. Elle trouvait qu'elle était encore plus malheureuse que dans la colonie. Elle ne voulait pas se faire écraser.
Quelqu'un finit par l'entendre. Enfin, ça faisait un bout de temps qu'on l'entendait chouiner sur son triste sort et y en avait marre. C'était une jolie petite coccinelle avec des points noirs sur ses ailes. Elle s'approche de Simone (notre fourmi) et lui demanda d'arrêter de pleurer. Si elle s'était perdue ce n'était pas un drame, elle allait se retrouver. Larmoyer ne résoudrait rien. Et pi c'était elle qui avait pris la décision de quitter la colonie. Alors fallait qu'elle assume.
Simone regarda attentivement Annabelle-Marie-Agnès (notre coccinelle) et remarqua ses points. Comme Simone n'était pas très constante dans ses pensées, elle changea tout de suite de comportement et s'écria:
" Trop cool tes tatoos!!! Tu les as faits où? Je veux les même!"
Annabelle-Marie-Agnès répondit:
" Pff. Ce n'est pas pour les bébés qui pleurent dès qu'ils perdent leurs chemin."
Simone était vexée d'être traitée de bébé :
" Même pas vrai. D'abord je pleure plus. Et si j'ai envie de me faire tatouer je le ferai. Na!"
La coccinelle rétorqua:
" Tu sais, ça peut faire très mal. Et puis moi je le fais parce que je suis indépendante.
- Ça me fait pas peur et puis moi aussi je suis indépendante.
- Non! Tu vis dans une colonie où tout est décidé à l'avance. Tu ne peux pas faire ce que tu veux. Là si tu es toute seule c'est parce que votre bataillon a été dispersé par un être humain.
- Même pas vrai! Je suis partie toute seule parce que j'en avais assez de faire comme tout le monde. "
A cours d'argument, la coccinelle l'emmena en grommelant qu'elle l'aurait prévenue. Notre petite fourmi choisit une jolie fleur, et contrairement à ce que certains peuvent penser, elle fut très courageuse. Elle sorti de chez le tatoueur toute fière d'elle. Elle retrouva le chemin les doigts dans le nez et les mains dans les poches. Elle réussit à s'insérer dans la file de travail comme si de rien n'était. Mais, on finit par remarquer qu'elle était différente. Elle fut chassée comme une malpropre. Furax, elle décida de créer sa troupe de fourmis hooligans qui pourraient semer le désordre parmi les peuples de fourmis. Leur signe de reconnaissance serait un tatouage comme le sien. Et Annabelle-Marie-Agnès serait son bras droit. Et…. Craaaaack. Plus d'histoire parce que la petite fourmi vient de se faire écraser.
Le blog hanté
C'est une histoire étrange qui m'est arrivée. Je vais vous la conter.
Comme nous le savons tous, les fantômes, esprits-frappeurs et autres fantaisies de ce genre, ça n'existe pas.
Pourtant, à certaines occasions, il peut arriver d'en douter...
Imaginez!
Vous ne vous connaissez pas d'ennemis, ou si peu. Un idiot par-ci par-là quoi ! Une créature nauséabonde dont vous avez croisé malencontreusement le chemin un jour. Une vraie fouine croisée avec une sangsue pour faire bien, de préférence. Bref pas quelqu'un de suffisamment intelligent pour vous nuire.
Vous aimez partager vos passions avec autrui et vous avez décidé d’utiliser la toile pour cela avec les moyens qu’elle propose. Lassé d'alimenter un blog, finalement peu fonctionnel par rapport au travail que vous voulez partager, vous créez un site.
Vous trouvez un éditeur de site pas trop mal. L'auto-surf est interdit. Vous avez l'assurance de promouvoir votre site grâce à vos seuls efforts.
Personne ne viendra vous importuner pour tripler sans effort votre nombre de (pseudo-visites. Vous allez plus loin, volontairement, sur le compteur accessible aux passants vous enlevez 100 visites d'emblés, par honnêteté. Vous êtes allé sur la page pour vérifier la fonctionnalité et le design.
Vous enregistrez votre site pour suivre des analyses statistiques complètes de vos visites et vous bloquer votre adresse IP.
Et vous faites une erreur fatale: vous activez le blog adjoint à votre site pour proposer des nouvelles régulières sans polluer le site.
Pour ça, vous utilisez même le code source de l'ancien blog afin de ne pas retaper quelques anciens articles intéressants selon vous.
Au début tout se passe bien mais les jours suivant, vous constatez quelques anomalies...
La première fois, quand vous postez votre article et que vous voyez le nombre de lectures s'envoler, vous êtes content. Vous vous dites aussi qu'il y en a qui n'ont rien de mieux à faire de leur journée.
Mais... Le jour suivant, en même temps que vous faites ce constat, google analytics avec les visites en temps réel est en marche...
Là, vous observez quelque chose de louche, de très louche...Il n'y a personne.
Comment diable est-ce possible? Un esprit malin serait en train de se balader? Ils sont reliés au web là-bas-vous-ne-savez-pas-où ? Vous savez ce truc qui existe dans l'imaginaire de certains puissants dogmes?
Votre esprit rationnel décide de prendre le dessus. C'est simple, ces articles sont des importations de l'ancien blog. Vous avez copié-collé le script. Il a embarqué avec lui les anciennes visites. Après tout, dans le nombre de lectures, rien n'est daté. Vous êtes fier de vous, vous avez résolu le Grand mystère.
Cependant, votre esprit fantasque vous turlupine. Et s'il y avait autre chose...
Alors pour en avoir le cœur net vous faites un test. Vous tapez un article le plus banal possible. Vous gardez à l'œil Google Analytics. Toujours personne. Vous validez.
Vous allez sur la page vos articles. Pas de visites. Vous rafraichissez, toujours rien. C'est bon, vous vous êtes affolé pour rien. Vous partagez sur Facebook et twitter et là...
Le compteur s'affole: 15 lectures d'un seul coup ! Il n'y a pourtant aucun visiteur en temps réel. Quel est donc ce prodige?
Vous êtes inquiet. Quel est ce mystère? Peut-être un bug.
Dans le doute vous réalisez des recherches sur la plate-forme et laissez des messages à l'attention des administrateurs. Vous précisez bien sûr que c'est nécessaire pour vous que les comptes ne soient pas faussés. Il faut que tout soit juste. Vous faites un dossier d'analyses statistiques par rapport à ça. Vous avez choisi cet éditeur pour cette raison.
Et si c'était une larve cervicale qui rodait dans le coin? Elle se terre sans doute sournoisement pour vous nuire.
Ce genre de créature n'a aucune dignité.
Alors vous postez un message à destination de cet être informe, et indigne de tant d'attention...
Malgré votre message ce phénomène étrange perdure.
Vous n'avez toujours pas la moindre réponse du staff. Vous vous dites que vous avez posté au mauvais endroit sur le forum. Alors vous copier/coller le message dans une autre rubrique qui paraît tout aussi appropriée que la précédente. Par acquis de conscience, vous vous présentez en signalant que vous aimeriez bien avoir des réponses à vos posts. Enfin, vous tournez ce souhait de manière diplomatique quand même.
Malheureusement, si on vous souhaite la bienvenue, on ne répond pas à votre problème.
C'est quoi ce cirque? Comment est-ce possible?
Vous échafaudez de nombreuses explications.
Vous notez que le compteur s'affole surtout quand vous poster le lien vers l'article sur les réseaux sociaux...
Mais c'est certainement un esprit-frappeur. Il va falloir négocier pour le convaincre de s'en aller gentiment enquiquiner quelqu'un d'autre.
Il faut entreprendre de mener l'enquête pour débusquer votre fantôme.
Alors vous faites appel à...
Vous faites appel à un super-héros magique, à l'identité tellement secrète que vous ne savez pas qui c'est.
Comment s'appelle-il? Quel est son pseudo? A quoi ressemble-t-il? Mange-t-il? Vous ne savez absolument rien de lui. Sinon qu'il a le pouvoir de résoudre votre problème.
Il a des indics' parmi les cybercriminels et les cyber-fantômes, essentiellement des junkys en mal d'octet. Il est adhérent à la brigade de lutte contre les andouilles informatiques.
Il a une réserve d'octets pour ce genre de cas. Il peut obtenir des informations et mener une enquête hors du commun. Son prix: un peu de pub sur son efficacité légendaire. Cela lui suffit, il abhorre ces créatures infâmes qui rendent la vie impossible à ceux qui veulent vivre tranquillement sur le net. Son rêve nettoyer cet espace de non-droit de toute cette racaille nauséabonde.
Mais il y a un hic...
Il y a un hic et de taille:
La crème de limace éclatée qui pollue votre espace n'a pas de nom. Elle est particulièrement sournoise. C'est une caractéristique prédominante des lâches de la pire espèce. Elle agit en sous-terrain. La partie va être compliquée à jouer. Il va falloir fouiller là où vous n'avez pas envie de fouiller. Certaines choses doivent rester enterrées et votre super-héros veut les exhumer.
Il vous laisse le choix:
• Ne pas vous encombrer, traquer les moments de faiblesses de la créature quand elle se trahit. Les indices seront particulièrement maigres. L'efficacité n'est pas garantie. Elle est plus qu'incertaine. Mais elle respectera votre part d'ombre que vous n'avez pas envie de dévoiler.
• Inspecter votre propre vie, la mettre à nue. Examiner chacun de ses aspects. Découvrir vos secrets, vos amis, vos connaissances, vos ennemis vos doutes, vos espoirs... Il aura des résultats plus rapidement. Ce sera un véritable viole de votre intimité. Pourrez-vous le supporter?
Mais la décision vous appartient. C'est votre responsabilité...
Ca y est vous avez pris votre décision. Il vous en coûte mais vous êtes persuadé que c'est la bonne. Vous ne vous sentez pas vraiment de taille à l'assumer. Vous êtes seulement prêt à faire confiance à notre super-héros de choc.
Vous prenez une grande respiration. Ce n'est pas facile non plus à dire. Le sang semble affluer plus vite que d'habitude dans vos veines. Il bouillonne dans vos tempes. Votre cœur accélère le rythme de ses battements. Vous manquez d'air, vous vous asphyxiez en parfaite autonomie.
Une seule manière de procéder. Vous ouvrez la bouche. Vous engrangez un maximum d'oxygène. Vous remplissez vos poumons. Et d'un seul coup, vous expulsez la réponse, dans un souffle unique.
Vous êtes soulagé. Vous pouvez la redire, même l'écrire.
Vous acceptez d'ouvrir votre jardin secret et de chercher dans votre passé, votre présent et votre futur (temps qu'on y est!) pour débusquer l'affreux yaourt moisi qui vous empêche de faire vivre votre blog comme vous l'entendez.
Il ne vous reste plus qu'à dresser des listes...
Vous décidez d'agir méthodiquement.
Vous prenez des fiches cartonnées, des petits rectangles. Sur chaque fiche, vous inscrivez un nom. Chaque nom inscrit représente une personne que vous avez côtoyée un jour, sans exception, aucune. Certains sont plus douloureux que d'autres.
Pour que vous ne vous précipitiez pas immédiatement dessus comme sur des coupables potentiels, votre super-héros vous met en garde. L'ennemi est sournois, il peut se faire passer pour votre meilleur ami.
En dessous de chaque nom, vous renseignez des données précises: l'âge, l'anniversaire si vous les connaissez, les circonstances de la rencontre, combien de temps vous vous êtes côtoyés, la nature de vos relations (amitiés collègues...). Petit à petit vous reconstituez le fil de votre vie.
Vous revivez certains cauchemars, retrouvez des bons souvenirs enfouis. Vous analysez autrement de ce que vous avez vécu.
Votre mémoire épuisée, vous essayez de classer ces fiches par thèmes. C'est une tâche ardue. Vous prenez conscience que tout n'est pas aussi simple. Certaines fiches correspondent à plusieurs thèmes. Vous avez perdu ou rompu le contact avec certains mais en êtes-vous si sûr ? Ces personnes ne rodent-elles pas autour de vous, un masque sur le visage ? Ne guettent-elles le moment idéal pour vous fondre dessus ? Et ceux avec lesquels vous passez du temps ? Ne sont-ils pas trop proches de vous ? Ne cherchent-ils pas à vous manipuler ? Vous en venez même à soupçonner votre héros.
Il sait. Il a l'habitude. Exhumer le passé peut être dangereux parfois. On revit ce qu'on voudrait oublier et oublie ce dont on voudrait se souvenir. C'est une première étape. Vous avez besoin de temps pour digérer....
La digestion a été particulièrement difficile.
Vous vous remettez difficilement.
Vous finissez par repérer quelque chose. Une créature nauséabonde que vous avez côtoyée pendant quelques années. Elle vous a manipulé. Elle vous a fait croire à son amitié. Mais elle est incapable du moindre sentiment, de la moindre émotion. Elle n'est pas humaine, elle n'en a que l'apparence. Et encore. Si vous prenez le temps de l'observer, vous ne verrez qu'un tas d'immondices. Une grossière erreur de la nature.
Cette chose n'est que paresse et intolérance. Pour la masquer, elle accuse les autres de tous ses torts. Elle les estime radins parce qu'ils ne lui offrent pas tout ce qu'elle veut gratuitement. Elle exige de tout avoir sans fournir le moindre effort. Elle reproche l'impolitesse alors qu'elle n'use pas de politesse. Elle est capable de vous réduire en esclavage pour ne rien faire et ensuite prétexter que vous n'avez rien fait pendant qu'elle réalisait un travail de Titan. C'est absolument faux, bien sûr. Elle ne fait que semblant et est incapable de la moindre action productive. Si, quand elle entreprend quelque chose, elle se trompe (c'est prévisible), elle vous accusera de l'erreur. Ne culpabilisez pas. Elle est trop arriérée pour réaliser correctement le moindre ouvrage.
Donc cet excrément de la création est repéré, à force de réflexion. Vous réalisez qu'il y a eu des indices de son espionnage. Elle est tellement peu subtile qu'elle a laissé des traces derrière elle. Elle est sournoise et comme tous ces rebuts de la société incapable de faire le ménage. Elle attend toujours qu'on fasse à sa place. Vous la soupçonnez d'avoir incité quelqu'un à placer un logiciel espion sur vos appareils informatiques. Vous avez beau reconfigurer ça ne marche pas. Vous avez toujours cette désagréable sensation.
Jusqu'où ira ce déchet?
Lassé de vous battre contre des moulins à vent, vous prenez une décision radicale. Vous investissez ! Vous en avez ras-le-bol de vous prendre la tête pour trouver une solution à l'amiable. Le virus est trop bien intégré dans les circuits de la machine.
Vous changez d'appareil. Avant de vous connecter sur votre plate-forme virtuelle habituelle vous prenez quelques mesures.
A partir d'un autre navigateur vous modifiez la totalité de vos codes d'accès, sans exception. Vous faites également l'acquisition d'une bonne protection, sur recommandation de votre génialissime super-héros bien sûr.
Le résultat est sans appel. L'ordure est mise hors d'état de nuire. Elle est condamnée à la peine d'indifférence à vie. Elle se consumera dans son incapacité absolue à exister sans le regard des autres. Elle n'existe plus. Elle macère dans sa médiocrité totale. Elle n'a récolté que du mépris, aussi bien de personnes qu'elle pense connaître que de parfaits inconnus.
Vous pouvez à nouveau vaquer à vos occupations. Mais vous restez vigilant. Vous ne savez pas quel danger rode autour de vous...
L'affabultrice/teur
En route pour une nouvelle fiction. Attention il ne s'agit QUE d'invention. C’est un mixte de comportement vu sur le web et dans la vie réelle. Si quelqu'un venait à se reconnaître, ce quelqu'un devrait se faire du souci pour sa santé mentale. Non seulement cela sous-entendrait un égocentrisme exacerbé, mais surtout un niveau mental particulièrement dérangé...
On croise toute sorte d'êtres étranges sur le web. Certains ont des comportements particulièrement nauséabonds. Et si la totalité de ces traits de caractères particuliers étaient réunis dans un seul et même personnage...
Imaginez que vous êtes cette créature. Commençons par votre jeunesse.
Vous avez grandi en étant persuadé que vous donnez du mal dans vos études et votre formation était inutile. Une bonne présentation et un bon carnet d'adresse sont suffisants. La bonne tenue, le bon sourire hypocrite et surtout le bon contact vous ouvriront toutes les portes. Vous n'avez absolument pas besoin d'être compétent. Vous aurez toujours quelqu'un pour vous couvrir: une bonne poire pour faire à votre place.
Vos choix d'études sont stratégiques: ceux qui font de l'effet sur un CV. D'abord un bac scientifique pour faire croire que vous appartenez à l'élite intellectuelle, puis un petit passage en histoire de l'art pour se donner un air cultivé, à Paris bien sûr, la capitale impressionne toujours plus.
Pour obtenir vos diplômes, vous ne vous encombrez pas de réflexion, vous vous contentez de répéter par coeur vos leçons. Vous ne faites aucun lien entre les différents enseignements de votre vie. Votre délicat cerveau doit absolument rester comme neuf... Si on vous en fait l'observation vous changer de sujet avec une affirmation péremptoire.
Ce portrait vous fait peur? Il n'est pas fini... Il ne fait que commencer…
En ce qui concerne vos études vous ne vous êtes donné aucun mal. Même pas celui d'écouter vos enseignants, ni même de choisir une voie qui vous plaisait. C'est à un tel point que vous arrivez à commettre l'exploit de mettre en exergue votre imposture.
Non, pendant les cours, ce qui importait c'était selon si vous étiez un garçon ou une fille.
• Une fille: vous avez veillé à toujours avoir de beaux ongles, bien brillants, un visage d'ange, légèrement hâlé, et une coiffure impeccable, un sourire parfait, des minauderies sans reproche. Vous avez toujours eu soin de choisir une tenue qui mette bien en valeur votre corps. Au moindre doute pendant la conférence du prof, vous vous précipitez... sur votre miroir.
• un garçon: Vous cultivez un aspect musclé, des beaux costumes, des mains impeccables, un sourire parfait, une coiffure parfaite, un regard fixe, un air sur de vous. Au moindre doute pendant la conférence du professeur vous vous précipitez sur les résultats... du dernier match.
Dans les deux cas, vous avez des lunettes de soleil en serre-tête qui ne servent à rien sinon à vous offrir une allure décontractée. Surtout vous vous contentez de répéter par coeur des choses que vous ne comprenez pas et que vous oublierez l'examen passé.
Attention, vous savez être sérieux. Même que vous compulsez frénétiquement:
• votre compte facebook ou des milliers de contacts viennent juste reluquer vos photos peu conventionnelles et apprécier vos commentaires de haut vol.
• votre agenda pour vous assurer que tous les créneaux sont libres pour recevoir une star internationale qui vous propulsera en haut de l'affiche.
• votre liste de contacts pour avoir les bons appuis en cas de besoin.
Il ne faut pas plaisanter avec l'imposture, c'est un travail qui demande de vraies compétences en termes d'opportunisme et autres...
Vous venez d'obtenir votre diplôme: seulement obtenu pas passé, il y a une nuance confortable.
Grâce à votre allure avenante, quelques discours bien préparés et bien récités (à l'écrit comme à l'oral), vous avez su faire illusion. Au pire vous aviez la possibilité d'utiliser votre réseau.
Vous voilà sur le marché de l'emploi.
Vous créez un CV de toute pièce. Partout où vous pouvez vous postez une photo valorisante de vous.
Dans votre CV, avec votre fameuse photo dont vous êtes si fièr(e), vous inscrivez des expériences qui vous permettront d’obtenir le poste convoité : pas fatigant et valorisant. Vous enregistrez des titres bien ronflants et vides de sens. Vous prétendez avoir étudié l’histoire de l’art à Paris, pour vous donner un air cultivé. Ainsi on ne remettra pas en cause votre esprit critique. Mais est-ce suffisant ?
Vous ne vous encombrez surtout pas des éventuelles qualifications que vous auriez pu avoir si vous aviez suivi vos cours. Vous les méprisez. Vous mettez en valeurs votre prestigieux carnet d’adresses dont vous devez à peine connaître le centième sur 500 contacts. Cela donnera de poids à vos candidatures et impressionnera les employeurs. Mais êtes-vous capables de les citer judicieusement ? Savez-vous concrètement ce que chacun fait ?
Vous multipliez les interventions sur tous les sujets de discussions possibles et imaginables pour vous faire remarquer. Vous enrobez vos propos diffamatoires et insultants d’une syntaxe compliquée et des mots qui impressionnent (vous l’avez observé) que vous avez entendu. Ne craignez-vous pas qu’un esprit pointilleux ne vous démasque ? Après tout, votre discours ressemble à celui des sectes : de belles phrases vides de sens.
La bouche en cœur vous partez postuler. Votre objectif : trouver un emploi dans le titre et les chiffres sur le bulletin de salaire seront satisfaisant. Vous passerez devant ceux qui ont travaillé dur pour acquérir les qualifications à tous ces postes. Vous aussi vous avez travaillé d’arrache-pied… Sur votre présentation attractive et distrayante. Pensez-vous sincèrement séduire ainsi un employeur sur du long terme ?
Vous commencez dans vos fonctions. Pas de chance ! Votre employeur vous a très bien cerné. Il a compris à qui il avait à faire. Malgré le titre pompeux qu’il vous accorde, et que vous vous dépêchez d’inscrire sur vos profils professionnels du web, il n’est pas dupe. Il sait que vous êtes tout juste compétent(e) pour coller les timbres à l’envers sur une enveloppe, et encore ils ont une machine pour faire ça. Mais vous étiez si divertissent(e), qu’il a cédé à vos exigences salariales.
Vous vous retrouvez sur un poste de simple exécutant(e). Pas d’initiative possible, de toute façon, vu votre niveau, se serait bien trop dangereux. Comme vous savez vous débrouiller pour donner des illusions à autrui, vous vous arrangez pour que les autres fassent votre travail. Vous avez toujours un excellent prétexte pour aller papillonner sur le web, discuter avec vos contacts. Vous avez réussi. Vous ne vous fatiguez pas. Vous êtes même persuadé de pouvoir progresser rapidement dans votre entreprise de cette manière.
Vous anticipez en inscrivant un poste de responsable antérieur à votre actuel poste et ceci dans la même entreprise. Vous n’avez peur de rien. Vous méprisez vos congénères et êtes persuadé que personne ne verra la supercherie.
Mais en êtes-vous si sûr ?
Les jours passent. Vous prenez de plus en plus d’assurance. Vous êtes tellement persuadé(e) de votre toute puissante que vous dépassez les limites de l’acceptable. Sur un forum consacré au livre, non seulement vous vous en prenez au succès littéraires de manière violente, mais en plus vous insultez le lectorat et vous vous autorisé à associé le tag « pigeon » à cet auteur.
La raison de ce comportement que vous réussissez malgré tout à faire passer pour une simple impertinence, pleine d’innocence ? La jalousie et une frustration intense. Vous n’avez jamais été en mesure de réussir quelque chose par vous-même. Vous végétez dans votre coin. Vous désirez tellement régner sur une cour, même si c’est une basse-cour, que vous êtes prêt(e) à tout, même tenir la réputation d’autrui au risque d’être poursuivi pour diffamation. De toute façon, personne n’osera protester, vous d’une telle supériorité sur les autres.
En êtes-vous absolument sur(e) ?
Malheureusement, quelqu’un vient à passer et lit vos commentaires plus que déplacés. Ce quelqu’un, avant de réagir, prend le temps de consulter votre profil, qui le choque immédiatement, vos autres interventions, sans nuance ni argumentation réelle. Vous prétendez lire passionnément les classiques (Zola, Austen…) mais êtes incapable de faire le rapprochement avec les modernes. Cela se voit dans vos écrits. Vous accusez quelques défaillances linguistiques.
Avec ces informations, ce quelqu’un vous contact en privé. Pas la peine de soulever une polémique s’il n’y a pas lieu. Vous avez très bien pu ne pas réaliser que votre manière de vous exprimer était maladroite et peu correcte vis-à-vis d’êtres humains. Ce quelqu’un vous aborde de manière très diplomatique.
Vous êtes obligé de répondre poliment. Il vous en coûte. On le sent dans votre prose, dans vos objections. Vous vous enfoncez un peu plus loin dans vos mensonges. Vous ne pensez pas un seul instant qu’il pourrait s’agir d’un employeur potentiel, d’un éditeur ou, pourquoi pas, l’auteur lui-même caché sous un pseudonyme.
Vous vous vantez d’être au service marketing d’une maison d’édition et de tout savoir sur les ficelles. Alors pourquoi avez écrit ce que vous avez écrit ? N’êtes-vous pas au courant que ces entreprises entretiennent des liens plus ou moins étroit par le biais des réseaux de distributions, les contrats de leurs auteurs et bien d’autres ? Comment cela se fait-il que vous ne maîtrisiez pas votre propre image ? Comment se fait-il quand offrant cette image de vous, vous ne sachiez pas que vous impliquez la réputation de l’entreprise qui vous emploie ?
Cette personne reste bien interrogative sur les raisons de votre emploi dans un service marketing en maison d’édition. Elle a de sérieux doutes sur la véracité de vos dires.
Vos réponses et l’incohérence de votre prose ont alerté cette personne mystérieuse. Elle commence à en faire part sur son blog, sans vous nommer bien sûr. Elle ne veut pas vous faire de publicité. Elle s’exprime sur les zones d’ombre en ce qui concerne la défaillance de votre vocabulaire. Plus elle avance dans cette réflexion, plus elle se pose de questions à votre sujet. L’un de vos innombrables contacts, un apôtre certainement vous prévient plus ou moins de ses posts.
Un jour, cette personne intriguée par votre comportement malsain met en garde les gens sur le contrôle de l’image. Peu de temps après, vous changez la photo de profil de ce forum où vous avez eu un contact avec. Simple hasard, ou peur d’être réellement prise à défaut par votre employeur ? Toujours est-il que cette étrange coïncidence pique la curiosité. Prenez-vous vraiment cette personne pour un être stupide au point de penser qu’elle ne pourra plus rien faire contre vous, que personne ne sera tenter de savoir qui se cache derrière votre pseudo, qu’il n’y aucun moyen de savoir, que la CNIL vous protégera envers et contre tous ? Non seulement par ce fameux blog, il y a une phrase qu’on peut retrouver sur votre compte et peut-être d’autre, mais aussi, il y a des lois et vous devez vous y conformer.
Ce quelqu’un, que nous nommerons Tomate, se doute que vous êtes particulièrement fièr(e) de votre physique avenant. Cela s’est senti dans votre manière de vous exprimer : sur(e) de votre charme mais très futé(e). Tomate tape votre pseudo dans un moteur de recherche. Vous avez commis une énorme erreur en vous pensant au-dessus de tout. Vos profils sous ce nom avec la photo que vous aviez retirée apparaissent. Ensuite, c’est facile. Il suffit de procéder à une recherche par image.
Immédiatement, c’est votre profil « professionnel » qui apparaît avec le titre pompeux « assistant(e) commercial(e) back-office » et dans une publication qui a l’air d’avoir une certaine renommée certes, mais qui n’a rien à voir avec le milieu éditorial du livre. Tomate s’esclaffe du nom de poste totalement incongru. Quelle belle imagination ! Tomate en fait part sur Facebook dans un premier temps, sans se douter que vous, ou l’un de vos fidèles suis sa page.
Tomate n’en reste pas là. Son blog prend le relais. Un article est rédigé sur cet intitulé qui ne veut rien dire. Des professionnels du recrutement le confirment : c’est ridicule et ça ne veut rien dire. Tomate veut vérifier le nom de l’entreprise et retourne sur le site professionnel en ayant retenu la localité, le prénom et une partie du nom de famille. Une surprise de taille l’attend. Vous avez modifié votre photo et le nom de l’entreprise actuelle.
Qui pensez-vous leurrer ainsi ? Vous ne faites que confirmer votre mensonge. Tout est tellement nébuleux sur la partie publique de ce profil. N’importe quel employeur pourrait s’apercevoir que vous n’avez pas les compétences que vous prétendez avoir.
Tomate a utilisé un moyen très archaïque pour trouver ces informations, mais un employeur dispose de moyens techniques plus évolués pour en savoir plus sur vous. Vous n’êtes pas à l’abri d’une discrimination à l’embauche.
Affabultrice(teur) qui croyez-vous tromper en dehors de vous-même ?
Vous ne pourrez malheureusement pas continuer ainsi. Alors si vous repassez par-là, un conseil : changez d’attitude et vite.
En attendant je vous laisse vous prélasser dans votre médiocrité, votre paresse et votre suffisance.
C'est le pied!
C’est toujours purement fictionnel et toujours inspiré d’un assemblage de faits réels qui donneront lieu à une histoire farfelu. Si vous pensez que je vous voie d’une manière ou d’une autre, c’est qu’il y a une urgence quelque part. Je ne fais que m’amuser avec des comportements absurdes assemblés le uns aux autres et exprimer une frustration qui m’a longuement dévoré face à la bêtise humaine.
Imaginez ! Vous êtes jeunes, dynamique. Vous croquez la vie. Vous venez de décrocher un emploi que vous avez choisi et qui vous plaît. Dans un magasin spécialisé. Certes, il est en bas de l’échelle et en dessous des prétentions que vous pourriez avoir avec vos diplômes. Vous ne voyez pas le problème. Ça peut-être un très bon tremplin pour progresser. Il y a tant à apprendre. D’autres n’ont pas votre chance : celle de choisir et d’assumer votre choix.
Vous y allez la bouche en cœur la tête pleine de rêves. Vous ne vous économisez pas. Vous appréciez vos collègues avec leurs qualités et leurs défauts. Certains sont plus fragiles que d’autres. Le travail est difficile physiquement. Ce n’est pas un problème pour vous. Vous vous investissez dans votre tâche. Vous notez bien que certains en profites pour se décharger sur vous. Mais quelle importance ? Le jour où vous déciderez de progresser on ne pourra pas vous le refuser. Vos efforts payerons vous en êtes sûr !
Vous savez que pour le moment vous n’êtes pas encore prêt pour assumer des postes à responsabilités. Mais vous savez aussi que le moment venu tout ira bien.
Quelle naïveté de votre part!
Vous sentez aussi que votre bonne volonté attise des jalousies, des médisances et pas forcément de là où on pourrait le penser.
Quelqu’un vous méprise et se sait illégitime dans son poste. Pour asseoir son autorité, il s’ingénie même à faire craquer une personne par an. Ce quelqu’un sait que vous avez les compétences pour occuper sa place. Ce quelqu’un cherche à vous pousser à la faute, à vous déstabiliser. Tous les moyens sont bons.
Cette personne se vante même à plusieurs reprises et de différentes manières de la manière peu louable qu’elle a utilisées pour arriver à ses fins. Bien sûr, vous ne réagissez pas sur les instants car en même temps, elle ne cesse de vous dire qu’elle n’a jamais voulu de ces responsabilités pour vous apitoyer. Mais alors ? Pourquoi a-t-elle accepté ? Un titre ronflant et un joli chiffre sur le bulletin de salaire ? La réponse vous viendra de manière fortuite bien plus tard.
En réalité, cette personne vous a prise en grippe dès le départ. Vous ne vous êtes pas méfié dès ce que vous pensiez être d’innocentes taquineries. Mais, étaient-elles aussi innocentes ? Surtout que cela devient de plus en plus lourd à supporter. Suite à une remarque particulièrement perfide et inscrite noire sur blanc, cela vous atteint beaucoup plus. Quel est son réel problème ?
Elle vous accuse de tous ses maux. Elle vous accable de tâches et vous reproche ensuite de ne pas vous en être acquittée d’un claquement de doigts comme elle l’avait ordonnée elle, l’esprit supérieur. Elle essaie de vous faire comprendre par tous les moyens que vous êtes nul et digne de son plus profond mépris. Elle vous donne des consignes illogiques, qu’elle sait impossible à respecter comme vous faire commencer un inventaire pile à l’heure où il faut les arrêter car il y a trop d’influence et que c’est aussi le moment des pauses.
Elle vous reproche vos initiatives qui obéissent à la logique la plus élémentaire pourtant. Sa mauvaise foi l’honore. Elle arrive à se persuader de son mensonge : c’est vous qui lui en voulez dans son raisonnement nécrosé. A un moment où elle vous sait fragile psychologiquement, elle en profite pour insinuer que vous ne tenez pas vos rayons correctement alors que vous avez passé du temps à mettre en place une logique pour faciliter les achats des clients et vous libérer du temps pour le reste. Et que vous preniez mal ses remarques non-fondées, elle estime cela intolérable. Vous devriez être flatté qu’elle daigne vous humilier en plein magasin.
Elle veille à détruire tout ce que vous mettez en place et plus particulièrement l’organisation de la réserve qui vous a été attribué. Elle fait en sorte qu’elle soit toujours encombré, et ceci malgré vos nombreux efforts. Peut-importe l’image déplorable que cela donnera au client. Quand vous lui proposez une solution, elle trouve immédiatement une réponse imparable. Vous n’avez pas à dire ça à votre responsable où le temps manque pour cela. Et quand on évoque le sujet précisément, cet esprit supérieur est frappé d’une brutale amnésie.
Plus tard, elle aura même l’indélicatesse de prétendre que c’est vous qui ne rangez jamais, que tout le monde se plein de vous à ce sujet. Qu’est-ce que ces accusations cachent exactement ? Une tentative pour vous monter les uns contre les autres ? Le besoin de se dédouaner de son incapacité totale à respecter les efforts des uns et des autres ? Une part de la réalité ? Vous savez que vous n’êtes pas un modèle de rangement mais vous sentez qu’il y a un problème ailleurs. Elle n’est pas franche. Où est-ce les autres qui profitent de ce trait de caractère pour rejeter la faute sur vous ?
A chaque entretien, elle vous fait bien sentir que vous serez toujours qu’une minable créature arriérée malgré vos diplômes et vos compétences, alors qu’elle, par la seule ville dont elle est issue, tout lui est acquis. Elle n’a pas besoin de bouger le petit doigt. On doit faire à sa place, ne pas s’en plaindre et l’admirer béatement. Pourquoi se donnerait-elle du mal ?
Pour inciter à la coopération pour cette réserve en permanence encombrée, vous en arrivé à un extrême qui vous paraît absurde : non seulement vous posez des affiches rappelant que le passage doit être libre en tout circonstance, mais en plus, vous utilisez du scotch a terre pour attribuer un espace de stockage a ce qui ne concerne pas les lieux. Vous avez l’impression d’être de retour en maternelle et de devoir donner des repères à des enfants de 3 ans.
Malheureusement ça ne suffit pas. Vous êtes tout le temps en train de courir. Vos muscles sont particulièrement chauds. Si vous vous foulez la cheville, vous ne pouvez pas vous en apercevoir. Plusieurs fois, en passant dans la réserve pour récupérer des produits, vous vous prenez les pieds dans un objet qu’elle laisse trainer là depuis des jours et qu’elle n’a pas pris le soin de mettre ailleurs et en sécurité. Plusieurs fois, vous atterrissez brutalement su votre pied. Vous ne vous rendez pas compte de ce qu’il a pu se produire. Au bout de la énième fois vous êtes agacé, vous prenez l’objet en question et vous allez le déposer dans son bureau. Cette gracieuse personne est en vacances et l’autre responsable pourra difficilement protester. Elle a compris que vous vous évertuez à garder les lieux propres et que vous pouviez éprouver de la lassitude face à tant d’inertie. Qu’elle se débrouille ! Ça ne sera qu’un grief imaginaire de plus contre vous. Ce n’est pas votre problème mais le sien. Vous rentrez chez vous tranquillement.
Le lendemain, vous avez complètement oublié cet épisode quand vous vous levez.
Seulement, vous peinez à poser le pied par terre. Ça fait mal. Vous ne comprenez pas. Vous pensez que c’est temporaire. Vous mettez juste l’attèle que vous possédez par mesure de précaution et prévenez les autres que vous irez plus doucement. Vous avez juste dû faire un faux mouvement…
Le jour suivant vous continuez à avoir mal. Vous prenez rendez-vous avec votre médecin pour avoir un anti-inflammatoire ou un conseil sur la manière de poser le pied… Cependant ça ne s’arrange pas.
Votre médecin, spécialisé en médecine du sport, vous arrête quelques jours, que vous puissiez reposer correctement votre pied. Les vrais ennuis commencent.
Malgré le repos, votre état ne s’améliore pas. Au début, vous prenez le partie d’utiliser ce temps de repos pour vous remettre sérieusement au dessin. Cela vous occupera et vous êtes persuadé qu’il ne s’agit que d’un bref moment. Seulement, la fin de l’arrêt de 3 jours arrive et vous souffrez toujours autant.
Vous allez aux urgences. On vous fait une radio. On ne trouve rien. On vous arrête à nouveau et on vous prescrit des béquilles. Il ne faut pas poser le pied par terre. Bien sûr votre médecin, quand vous le renvoyé vous prolonge et vous prescrit un examen supplémentaire.
Le temps commence à devenir long. Vos deux étages sans ascenseur deviennent pesants. Mais le repose semble avoir eu du bon. Vous pouvez à nouveau marcher. Les béquilles ne sont plus qu’une sécurité en dehors du travail. Cependant, sur le conseil du personnel soignant qui vous a parlé, vous prévenez votre direction que vous ne pourrez plus supporter de charges lourdes pendant un temps, ne plus forcer comme une malade. Votre corps pose ses limites, des limites que votre cerveau refuse.
En réponse, on vous envoie voir la médecine du travail, comme le prévoit la médecine du travail.
Là-bas, le médecin ne comprend pas que vous ayez envie de reprendre le travail et que les béquilles ne vous servent que pour circuler en ville, par sécurité, pour reposer aussi un peu vos muscles. Elle vous déclare apte mais avec des restrictions et à revoir dans 15 jours.
Les restrictions sont à peu près respectées. Vous sentez le reproche de certains de vos collègues d’une si longue absence et avec des aménagements succincts. Très peu de temps après, un problème avec une cliente agressive. Vous vous énervé. Là ça suffit, vous défendez vos collègues. Pour faire l’inventaire de vos produits et pour soulager votre cheville vous étiez en position assise. Vous lui répondiez calmement jusqu’à présent mais là c’est trop, vous vous levez brusquement, sans réaliser que vous prenez un appui trop brutal sur votre pied.
La douleur repart de plus belle. Le lendemain, vous êtes carrément bloqué. Vous ne pouvez plus du tout poser le pied par terre.
L’arrêt est à nouveau là. Le médecin prescrit un examen un peu plus lourd. Dans la foulé, la fameuse personne souffrant du syndrome de l’imposteur vous appelle. Elle pleurniche. Elle prétend qu’elle a l’impression que vous lui en voulez et qu’elle veut que vous preniez le temps d’en parler en dehors du travail. Des signaux d’alerte implantés dans votre cerveau pendant vos formations se mettent en route immédiatement. Ça sent l’entretien déguisé. Vous n’aimez pas ça.
Vous êtes fatigué. Vous avez besoin de calme. Pour vous débarrasser d’elle, dans un premier temps, vous lui faites une réponse rapide pour lui faire comprendre que vous n’avez rien de personnel contre elle. Ce qui appartient au travail doit rester au travail ! Elle insiste malgré tout. En désespoir de cause vous lui dite « on verra la semaine prochaine, là j’ai besoin de repos ». Elle finit par comprendre que ce n’est pas le lieu. Elle le rajoutera aux griefs imaginaires qu’elle a contre vous.
La vérité, c’est que vous vous en fichez d’elle et de ses états d’âme. Elle a créé une situation dans laquelle elle s’enlise un peu plus chaque jour. Elle a certainement décidé d’en avoir après vous dès le premier jour où elle vous a vu. Vous représentez ce qu’elle n’est pas. Et son comportement est triste à voir.
Votre examen se passe et vous rend malade. Les résultats seront envoyés à votre médecin. Vous lui faites confiance. Elle a fait médecine du sport et doit connaître son métier.
Entre temps, vous apprenez que l’un des hauts responsable sera au magasin un certain jour de la semaine. Vous décidez d’y aller pour lui expliquer la situation par rapport à votre problème de pied. Quand vous êtes sur place, il n’est pas encore arrivé. Vous discutez avec les responsables, auxquels vous avez apporté les arrêts de travail, dans le bureau.
Un épisode vous frappe. La personne qu’on a fait craquer quelques mois plutôt, avant qu’elle ne reprenne un peu de goût au travail, fait son entrée. Elle a un air particulièrement maussade et malheureux. Vous vous inquiétez. Le soir venu, vous envoyez un message à deux collègues pour savoir ce qu’il en est concrètement. Il y a un problème, même si sur l’instant vous l’attribuez surtout à de la jalousie de sa part à votre encontre, à de la paresse. Vous partez tous du principe que c’est une petite nature. Et si c’était plus complexe que cela ? Et si le principe de « diviser pour régner » avait fait son œuvre à la perfection ? Vous n’êtes pas encore à ce niveau conscient de réflexion, mais il est là.
Chez le médecin, vous apprenez la nouvelle : vous avez seulement un début d’épine calcanéenne. Ça serait un petit bout d’os de rien du tout qui pousse dans le talon qui vous ferait autant mal. Avec des semelles orthopédiques standards, ça devrait passer tout seul.
Vous faites confiance. Vous partez en vacances dans votre famille. Vous êtes sensé lâcher vos béquilles à ce moment-là. Vous n’y parvenez pas, ou très peu : uniquement dans la maison. Vous reprenez le travail. Seulement une demi-journée intense et vous souffrez. A la fin de la journée, vous êtes carrément épuisé.
La collègue qui avait l’apparence maussade est en arrêt. On se pose des questions. N’y a-t-il pas un coup monté avec cette fameuse personne responsable ? Tout semble bien étrange. Surtout que cet être plein de bienveillance insiste pour que vous veniez le lendemain malgré tout en promettant de ne pas vous faire courir. Vous n’êtes pas dupe. Vous vous souvenez de la dernière fois. Malgré les recommandations médicales, vous avez dû courir de partout. Vous refusez clairement en lui précisant que tout le monde sait que c’est un engagement impossible à tenir, surtout un samedi.
Le lendemain, vous faites appel à SOS médecin qui vous arrête les temps de voir votre médecin traitant, une fois le week-end terminé. La semaine d’après, vous voyez votre médecin qui vous reçoit mal. Premier coup dur. Vous lisez dans son regard que vous affabulez. Ce serait uniquement dans votre tête. Serrer les dents pour ressentir ce jugement arbitraire. Garder le sourire malgré tout pour ressentir ce regard accusateurs. Faire des efforts pour entendre ces paroles blessantes. Oui !l’immobilisation porte sur le moral ! Mais la douleur physique est là ! Bien présente. Comment un médecin peut-il osé manquer de compassion et minimiser ainsi ce que vous ressentez ! Vous ne courrez pas après les arrêts, ce médecin le sait parfaitement. Vous avez tout fait pour vous maintenir dans votre travail. Avoir votre salaire tronqué pour payer un loyer au deuxième étage sans ascenseur alors que vous vivez seul ne vous amuse pas.
Vous désespérez. Vous ne faites plus confiance à ce médecin. Vous vous décidez enfin à demander un deuxième avis. Vous êtes même prêt à retourner au travail et à marcher sur votre pied jusqu’à ce que ça claque. Vous êtes complétement démunie face à toute cette incompréhension.
Heureusement, le médecin que vous voyez réfléchi et rend le problème autrement. Il comprend que vous ayez l’impression de ne pas être entendu et que vous puissiez vous sentir trahi par un professionnel en qui vous aviez confiance. Il admet également ne pas avoir la science infuse t que des choses peuvent lui échapper. Le dialogue est important, si vous avez entendu parler de spécialiste ou autre, il ne faut pas hésiter à poser la question. Il vous prolonge et vous prescrit des bas de contention pour voir s’il n’y a pas en plus un problème de circulation sanguine qui pourrait empêcher la guérison.
Le lundi, c’est votre dernier jour d’arrêt. Vous avez moins mal. Vous pouvez enfin vous passer de vos béquilles c’est un soulagement. Peut-être le simple de fait de vous être senti écouté…Vous allez au rendez-vous de la médecine du travail pour pouvoir avoir l’autorisation de reprendre le travail. Sous prétexte que vous êtes encore en arrêt, ils refusent de vous recevoir. Or, quand on consulte les différentes instances officielles, un salarié peut demander à être reçu par la médecine du travail pendant son arrêt, soit pour une reprise anticipée, soit parce que la reprise est compromise. Et bien non ! Ils préfèrent que le salarié ait repris le travail quitte à mettre sa sécurité en danger.
Ça tire encore un peu. Mais vous avez trop besoin de reprendre le travail. Vous savez que c’est compromis et qu’il va falloir envisager votre avenir professionnel autrement. Soit trouver un emploi similaire, soit faire une formation complémentaire pour changer de voie.
Votre jambe tire mais vous arrivez à tenir le coup. Vous sentez le reproche omniprésent des autres d’avoir été aussi longtemps loin de votre poste. Vous sentez aussi que certains vous en veulent d’avoir vaguement ralenti le rythme. Ils étaient habitués à votre rythme soutenu. Que vous puissiez avoir mal de devrait rien changer. Ils devraient pouvoir se reposer entièrement sur vous et continuer à vous faire courir dans tous les sens. Vous n’en avez pas encore conscience, mais quelqu’un œuvre dans ce sens pour attiser les rancœurs. Cette personne sournoise fait tout pour vous mettre mal à l’aise. C’est toujours la même. Vous avez l’impression d’être de trop, qu’elle cherche à vous pousser vers la sortie. Et vous ne comprenez toujours pas pourquoi.
Ces arrêts à répétitions vous ont éprouvé moralement. Vous ressentez le besoin d’en parler. Vous allez voir une psychologue. Vous pouvez mettre des mots sur certains maux. Vous vous sentez écouté. C’est important. Petit à petit vous sentez que vous pouvez vous reconstruire. Vous prenez aussi conscience que vous avez besoin d’évoluer, de quitter ce lieu où vous aviez trouvé la paix.
Vous décidez d’en parler à un responsable du groupe. Vous rappelez que vous êtes diplômé en marketing, que déménager ne vous fait pas peur. Seulement votre formation est générale et on l’utilise pour refuser d’accéder à votre demande d’avoir un poste moins contraignant. On utilise aussi le fait que la très compétente médecine du travail vous ait déclaré apte.
On vous l’emballe, bien sûr, dans un joli « on est content de vous, on ne veut pas vous voir partir ». Effectivement, on vous aime bien, mais quand vous trimez comme un bœuf, pas assez pour vous donner la chance d’utiliser les diplômes que vous avez pris le temps de passer. On préfère mettre des gens qui ont pour seule spécialité celle d’avoir passé exactement le même diplôme que le vôtre en alternance dans l’entreprise et pour compétence de créer des étiquettes de prix incomplètes destiné à faire perdre un temps précieux au personnel du secteur opérationnel.
Après une trahison du corps médical, vous subissez celle de votre employeur qui n’a aucune obligation vu qu’il n’est pas en désaccord avec la convention collective. Pourtant, il a le droit de faire mieux. Vous comprenez que vous ne pourrez jamais évoluer. Ou alors, il faudra vous battre. En aurez-vous la force ?
L’ambiance se dégrade de plus en plus. Vous dormez de plus en plus mal. Le quelqu’un qui s’en prend à vous sournoisement depuis le départ révèle de plus en plus son vrai visage. Ces petites plaisanteries anodines t légères ne le sont plus tellement. Elles se rapprochent de plus en plus. Elles deviennent de plus en plus crues.
A cela s’ajoute des remarques blessantes sur votre manière d’être qui n’ont pas lieu d’être. Etrangement, vous passez, du jour au lendemain, de la personne qui a de l’humour à la personne acariâtre, sans aucune raison valable, comme si cela avait toujours été ainsi. Et pour quelle raison ? Vous avez eu le malheur de vouloir mettre le holà à certaines dérives dans le domaine. Chaque fois que vous avez le malheur d’être aimable avec un client, vous avez l’obligation d’encaisser un commentaire graveleux.
Des piques blessantes sont faites en public. L’esprit sournois ne se contrôle plus. Il a trop besoin d’exister, de s’exhiber. Il pense pouvoir briller ainsi et vous asservir à sa cause. Il prend un exemple religieux sur les émissions d’humiliation permanente qu’il voit à la télévision. Pour lui c’est un modèle de perfection. Il ne fait pas la différence entre cette irréalité de l’écran et les conséquences dans la vraie vie.
La situation devient de plus en plus pesante. Vous ne réalisez pas encore tout à fait ce qui vous arrive. Vous comprenez seulement que cette gracieuse personne va trop loin et que vous n’arrivez pas à l’arrêter. Vous êtes dans une impasse. Comment vous en sortir ?
Tout doucement, vous réactivez votre réseau professionnel pour changer d’emploi, vous creusez la piste d’une formation pour changer de voie.
C’est la meilleure solution : vous éloigner de cet état d’esprit nauséabond. De toute façon avec votre pied, vous ne pourrez pas tenir longtemps non plus.
Finalement, ce qui devait arriver arrive plus tôt que prévu.
Un enchainement de faits vous montre à quel point la situation est intolérable. Un soir, alors que vous prenez le temps de renseigner un(e) client(e) qui tarde avant la fermeture, avec le sourire, comme d’habitude (vous faites votre travail), vous n’y tenez plus. Le magasin ferme. Cette personne, si joyeuse, si taquine, si bien éduquée comme elle aime à le répéter si souvent, vous balance pour la énième fois sa vanne « t’as réussi à gratter son numéro ? », avec l’œil qui frise, bien sûr. Le ton accusateur bien entendu. Mais cette personne ne s’est pas vu avec les personnes du sexe opposé au sien : toujours en train de minauder, en train de s’appliquer à plaire…
La réponse fuse. Vous ne la retenez même pas : « Ce n’est pas parce que tu es en manque que c’est la même chose pour les autres ». Comme cette personne est en couple, contrairement à vous, elle ne se prive pas pour vous balancer qu’elle a ce qu’il lui faut à la maison. Vous ne pouvez pas vous empêcher d’afficher un air sceptique à cause de son comportement. Vous savez qu’elle vous le fera payer, et que votre seul témoin ne vous soutiendra pas. Elle ne supporte pas qu’on mette en doute sa vertueuse grandeur d’âme. Dans son cheminement de pensée elle seule à le droit de blesser et on ne doit absolument pas lui en vouloir ou lui répondre.
La vengeance ne traine pas.
Deux jours plus tard. Depuis le matin, que vous avez pris votre poste vous n’arrêtez pas de courir et de faire des encaissements. L’autre responsable a dû s’absenter. Il y a une opération spéciale, du monde. Vous plaisantez avec un(e) client(e). Vous êtes épuisé moralement et physiquement. Vous ne savez plus si vous avez mis en rayon on non un stock de marchandise que vous étiez sûr d’avoir en main avant de le/la renseigner. Cette personne revient donc vers vous en vous demandant s’il ne s’agit pas de l’article qu’elle tient en main. Cette gentillesse vous met du baume au cœur. Vous souriez et en riez avec elle.
Cela n’a pas échappé à l’œil de votre meilleur(e) ami(e). Immédiatement, les remarques déplacées fusent. Mais cela va plus loin qu’une simple boutade gênante en plein magasin. Cette vertueuse personne se permet carrément de le crier devant les clients. Oui, elle se permet de vous envoyer ses horreurs verbales alors que vous êtes distantes de plusieurs mètres. Plus tard, elle prétendra que vous ne savez pas interpréter ses propos, limites que vous êtes stupides mais comment doit-on interprété un « je sais qui tu es » sur un ton dur, devant des clients qui attendent d’être encaissés, sans que vous puissiez voir son visage et surtout à une bonne dizaine de mètres ? Ah oui ! C’est vrai ! Comme cette personne n’a pas pris le micro pour ses allégations, on ne peut pas dire qu’elle ait cherché à vous discréditer. Après, cette personne a le culot de vous conseiller de vous détendre ! Elle tient publiquement et à votre encontre des propos humiliants et vous devriez la vénérer !
De plus, systématiquement, dès que vous vous éloignez trop à son goût des caisses, où que vous faites mine de vous octroyer une toute petite pause, comme les autres, elle vous rappelle immédiatement en caisse, comme si vous n’aviez pas levez le petit doigt depuis l’ouverture où vous êtes arrivé. Le soir quand vous partez, vous la regardez à peine. Elle se permet tout de même à votre passage de balancer un truc que vous n’écoutez pas. Vous en avez assez vécu pour la journée. Avec votre collègue, vous vous rendez à une manifestation où vous êtes invités. En chemin, vous évoquez la journée, et tous les deux convenez que l’attitude hostile à votre égard était particulière. Le dimanche s’annonce difficile à vivre. Heureusement, sur place, vous croisez des clients du magasin qui, sans s’en rendre compte, vous remontent le moral.
Le soir, quand vous rentrez, votre adorable voisine vous propose de venir manger avec elle le lendemain et de passer l’après-midi avec elle. Vous acceptez sans l’ombre d’un doute. Cela vous fera le plus grand bien et vous aérera l’esprit.
Vous reprenez le travail le lundi, en ayant pris a décision de trouver un autre emploi. Vous ne pouvez pas continuer comme cela. Moralement et physiquement, c’est impossible. En plus vous recommencez à avoir mal à votre jambe. L’énervement provoqué par les derniers événements vous ont sans doute amené à tirer un peu trop fort. Vous prenez rendez-vous chez votre médecin pour qu’il réexamine votre pied et envisage des examens plus poussés. Ce n’est pas normal d’avoir aussi mal. Vous le faite de la salle de pause juste avant de commencer votre journée.
La journée de fait que poursuivre le cours du samedi précédent. Pour ne pas vous retrouver en sa présence vous échangez votre heure de pause avec une collègue. Vous n’avez pas l’inconscience de vous mettre d’avantage en danger. Cette personne responsable vous ordonne de partir une demi-heure après elle, pour faire un décalage. Cela ne vous pose pas plus de problème que cela. Vous estimez avoir le temps de finir votre tâche. Seulement, pensant cette période généralement plus calme, un client vous sollicite pour une question délicate. Vous faites ce pourquoi vous avez été engagez, renseigner le client et lui vendre des produits. Quand il est parti, il vous restait malgré tout votre réception à terminer. Vous ne pouvez pas la laisser en plan, ni l’abandonner à vos collègues. Cette manière d’agir ne serait absolument pas professionnel, de même si vous aviez refuse de renseigner le client. Le temps passe et, malheureusement, vous ne pouvez pas partir à l’heure prévue. Dès que ce merveilleux personnage le réalise, vous êtes immédiatement convoqué dans son bureau : vous vous rendez-compte ? En faisant votre travail, en justifiant votre salaire, vous êtes accusé d’avoir défié son autorité, incontestable, pour vous amuser. Vous l’aurez compris, quand cet être donne des ordres, même s’ils sont infondés, il faut obéir.
Pas de chance pour votre responsable, l’autre responsable, intrigué par cette convocation, est resté à proximité et a entendu ce qui se disait. Personne n’est dupe, l’ordre était arbitraire. Les connexions se font de plus en plus rapidement. Il est question de harcèlement moral et il dure certainement depuis longtemps, bien avant que vous vous rendiez compte qu’il y avait un problème. L’urgence est de vous éloigner de cet être qui vous rend la vie impossible.
Après le repas, l’autre responsable, sans permis de conduire, reçoit un appel urgent pour un partenariat. Vous réservez une voiture de location avec votre abonnement de la ville et l’emmené. En chemin vous prenez aussi le temps de discuter de ce qui s’est passé. Il vous est vivement conseillé de vous faire mettre en arrêt pour harcèlement et de le faire savoir plus haut. C’est trop grave, on ne peut pas laisser passer de tels agissements. A une époque, où son comportement laissait à désirer vous aviez commencé à prendre des notes sur le sujet, datées. Il faut aussi les transmettre.
Vous êtes un peu sceptique sur l’utilité de l’arrêt. Mais le soir, quand vous voyez le médecin et que vous commencé à parler de votre douleur au pied, vous êtes carrément au bord des larmes. Le fait que vous minimisiez les faits ne changent rien. Il analyse immédiatement un cas de harcèlement moral.
Vous êtes arrêté, avec un médicament qui vous rend malade, sinon ce n’est pas drôle.
Vous reprenez une semaine avant vos vacances. Vous sentez cette agréable personne très distance. Et c’est tant mieux. Au moins elle arrête de créer des situations qui vous mettent dans l’embarras. Mais vous n’avez pas trop la pêche. Vous sentez qu’il y a quelque chose qui ne colle pas. Vous restez méfiant(e). Vous notez quelques coups tordus de sa part. Notamment au niveau de la mise en rayon de certains produits avec le bon de livraison qui est confidentiel et ne doit pas être à la vue des clients. Vous vous en étiez déjà aperçu antérieurement, et vous l’aviez mis sur le compte d’une simple étourderie, agaçante mais compréhensible. Là vous avez de sérieux doutes. Et si ça avait été depuis le début volontaire pour vous discréditer, comme une histoire de commande modifiée à votre insu…
Au cours de cette semaine de travail, une altercation a lieu entre les deux responsables, dans le bureau. Cette formidable personne vous accuse de vouloir prendre sa place, tout simplement parce que vous ne laissez pas en plan le travail qu’il y a faire, tout simplement parce que vous ne vous économisez pas. Cette personne est enfermée dans une espèce de spirale paranoïaque, ce serait le syndrome de l’imposteur, après informations prises.
Vous apprenez également, que les plus hauts responsables sont démunis face à cette situation et qu’ils essaient tout de même de s’organiser. Ils cherchent à prendre en note ses dérapages ne public, des faits qui incrimine les bases d’u emploi en magasin. Beaucoup plus tard vous réaliserez que cette personne a suffisamment bien manigancé pour ne pas être inquiétée : pleurnicher de ne pas être formée au poste dont elle ne voulait pas mais qu’elle a accepté, et ne pas donner suite quand on lui demandait de préciser sa demande. Ainsi ils se retrouvaient en tort vis-à-vis d’une personne non compétente pour le poste et qui n’avait pas reçu les aides nécessaires pour mener à bien sa mission.
La fin de la semaine arrive. Vous pouvez enfin partir 15 jours, sans voir cette personne. Vous allez pouvoir respirer. En plus de cela, vous êtes contacté par un ancien employeur que vous aviez sollicité pour un emploi. Vous avez peut-être une possibilité de partir la tête haute.
Le retour des vacances.
La situation prend une tournure inattendue. Un planning avait été fourni avant votre départ. Seulement les deux responsables ont du mal à communiquer. On vous en a donné un avant votre départ. Trois jours après votre reprise de poste, vous constater qu’un planning différent a été affiché pendant votre jour de congé. Associé à ce que vous avez vécu juste avant, cela fait beaucoup. Vous notez une grosse erreur. Comme de par hasard, il a été réglé dans votre dos, à la dernière minute.
Bien sur l’arrangement vous impact en premier lieu et tout le monde a oublié le planning. C’est plus confortable. La rage vous monte au nez. Vous vous inclinez mais vous ne laissez pas passer. A bout, vous déclenchez une vive discussion avec cette personne. Elle a évidemment les bonnes excuses pour mettre les choses à plat. Et c’est absolument tout de votre faute. Elle cherche, sous couvert de faire preuve d’empathie, à vous enfoncer. Vous sentez qu’il y a quelque chose de pas clair. Vous ne savez pas quoi, alors vous lâchez l’affaire mais resté sur vos gardes. Les choses s’apaisent en apparence.
Un apaisement de courte durée.
Les choses semblent revenir à la normale. Vous arrivez presque à parler courtoisement. Certaines piques restent et vous agacent. Elles sont moins virulentes, plus sournoises. Vous constatez que ce qu’on vous a reproché on ne le reproche pas à d’autres. Vous sentez qu’il va bientôt y avoir une nouvelle victime. Ce n’est qu’une question de temps.
Un jour ça explose. Vous prendre des remarques quand c’est justifié, vous l’acceptez. Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Cette charmante personne l’a fait. Elle a dépassé les bornes. Cela provoque un entretien dans le bureau. Elle est obligée de provoquer la confrontation.
Elle prétend que vous mettez du désordre partout où vous passez, qu’on ne peut rien vous dire, elle vous accuse de rapporter aux supérieurs hiérarchiques. Devant ces récriminations de cours de maternelle vous prenez note de chaque phrase. Vous savez que vous ne les laisserez pas passer. Vous avez la sensation que cette personne parle surtout d’elle.
A la fin vient la question qui la perturbé et obligé à agir : « pourquoi quand j’ai proposé qu’on aille s’expliquer dehors tu as dit qu’avec moi ça servait à rien ? » Quelle question candide ! Vous êtes presque émus de temps de manque de logique. La réponse est directe : « parce que tu es incapable de te remettre en question et d’admettre tes torts » (et vous pensez très fort « et tu le prouve depuis le début de l’entretien, et quand on est responsable on doit respecter certaines règles, celles que tu méprise et qui vont de sauter en pleine figure un jour »). Votre responsable cherche à se justifié, au pied du mur. D’autant plus que vous attaquez avec une question inattendue.
Vous lui demandé pour quoi quand, pendant vos encaissements, alors qu’il/elle se permet de faire des prélèvements, vous lui signaler qu’il/elle vous perturbe que vous lui rendez des perches. Et surtout pour quoi quand vos collègues lui disent la même chose il n’y a pas de réponse ou alors des excuses. Etrangement, c’est l’amnésie…
Le calme
La discussion semble lui avoir fait du bien. Et vous ne lâchez rien.
Miraculeusement, on vous laisse terminer votre encaissement avant de faire des prélèvements de caisse. Quand, un jour, vous voyez que c’est le bazar derrière la caisse alors que tout le monde sait que vous n’y êtes pour rien, vous lui faites clairement la réflexion, parce que prétendre que vous seul laisse tout trainé c’est fort de café ! D’autres se sont allégrement planqué derrière vous. Vous soupçonné même votre collègue de l’avoir fait exprès pour vous aider discrètement à remetttre la vérité en place.
Bien sûr, votre responsable s’empresse de vous rassurer et vous dire que le/la fautif a été recadré(e). Vous vous en fichez, ce qui compte pour vous c’est de l’avoir obligé à constater et devant témoins que ses accusations sont fausses.
Il faudrait juste savoir si vous devez accélérer où prendre le temps de ranger article par article derrière la caisse. Le problème est que vous faites plusieurs choses en même temps, qu’on vous le reproche alors que ça arrange tout le monde de se décharger sur vous et plus particulièrement les récriminations imaginaires des clients.
Vous sentez malgré tout que cette adorable personne vous pousse vers la sortie. Vous faites tout pour qu’elle n’ait rien a vous reprocher, vous vous donnez à fond. Seulement, avec votre cheville vous faiblissez de plus en plus.
Sous couvert de vous épargner, on vous impose des journées complètes d’encaissement. Sauf que rester de longues heures à enregistrer des articles, faire des rendus de monnaies… ça augmente le risque d’erreur. Vous devez redoubler de vigilance.
Sans pour autant calculer précisément le temps que vous y passer vous essayez de prévenir. Que quelqu’un sache au cas où un truc organisé vous retomberait dessus. Vous en êtes là : à pousser la paranoïa jusqu’à imaginer des coups tordu pour vous faire commettre une faute…
Vous êtes épuisé à cause de la douleur. La position statique, vous l’avez dit plusieurs fois, n’est pas pas une bonne chose. Vous luttez tout ce que vous pouvez. Systématiquement vous êtes appelé en caisse alors que vous avez aussi vos rayons à entretenir. Le dernier samedi, celui où vous êtes complètement à bout, vous ne pouvez plus faire semblant, on vous appelle alors que vous y avez passé la journée et que vous venez de voir avec votre responsable une de vos collègues par terre dans un rayon en train de dessiner…
Vous savez que votre décision est la bonne…
Le lundi vous contactez votre médecin. Il vous avait prévenu, si vous revenez il vous arrête. Il a bien vu que vous étiez à bout. Vous faites tout de même votre journée et le soir, il vous met en arrêt. Vous vous écroulez. Vous n’en pouvez plus. Vous avez passez un noël et un jour de l’an détestables et solitaires.
Au cours du mois qui s’écoule vous faites un examen qui ne montre rien de plus, encore. Le spécialiste ne veut pas faire d’infiltration car il ne sait pas où la douleur démarre précisément. Votre système immunitaire est au fond des chaussettes, vous attrapez tous les virus qui passent.
Quand vous voyez la médecine de travail, c’est le coup de grâce. Elle refuse d’assumer sa mission de protection des salariés. Elle vous propose de cumuler les arrêts. C’est sûr que la sécurité sociale va être ravie et que vous avez un large salaire de médecin fonctionnaire pour vous le permettre ! Une inaptitude aurait réglé le problème, votre employeur aurait eu l’obligation de vous proposer un reclassement ou une rupture conventionnelle à son initiative qui laissereait supposer une pénibilité au travail.
Heureusement, vous n’avez pas de problèmes avec votre employeur. Il demande juste que ce soit à votre initiative. Vous en pouvez tellement plus que vous acceptez. Vous savez que vous allez devoir vous battre avec pôle emploi pour qu’ils comprennent que vous ne pourrez plus travailler en magasin.
Vous déménagez pour un loyer moins cher. Vous notez que personne n’est intéressé par vore candidature. Vous êtes resté trop longtemps en magasin alors que vous avez les compétences que vous ne vous êtes jamais déconnecté du marketing. Vous prenez la meilleur décision qui soit : vous choisissez de reprendre vos études pour augmenter vos chances de retour à l’emploi et tenté de conserver un visage humain que les honnêtes travailleurs de la machine à café s’acharnent à vous prendre sauf quand il est question d’accueillir de grandes vagues d’immigrés. Alors là étrangement, il faut se soucier de vous.
Vous finissez par trouvez le bon médecin, celui qui vous fera faire le bon examen. Avec cet examen vous aurez la preuve que vous n’affabulez pas. Cela fait plus de 18 mois que vous vous promenez avec une rupture partielle du ligament. Pourquoi ne vous a-t-on pas pris au sérieux ? Tout simplement parce que vous avez continuez à avancer en serrant les dents et en gardant le sourire. Tout simplement parce que pour vous ça a toujours été marche ou crève. Tout simplement parce qu’en même temps quelqu’un s’est cassé un ongle et à pleurniché au point de le faire passer pour une phase terminale de cancer…
Voilà l’histoire est terminée, une histoire comme il peut y en avoir des millions : des médecins qui n’écoutent pas, des managers incompétents qui se sentent menacer, des esprits bien-pensants qui vous enferme dans des cases sans savoir pourquoi…
J’espère qu’elle vous aura fait réfléchir sur la manière dont on vit certaines épreuves de la vie. Certains choisissent de prendre les armes, d’autres le boucliers, d’autres encore préfèrent se replier dans un coin et d’autres encore utilisent massivement le poison pour détruire et ne pas se fatiguer…